La croissance du parc de logements franciliens au plus bas depuis les années 1960
La croissance du parc de logements franciliens au plus bas depuis les années 1960
Par Jérôme Porier
Le nombre de logements occupés en Ile-de-France n’a progressé que de 0,66 % par an entre 2006 et 2011.
Entre 1982 et 1999, le dynamisme de la grande couronne était à l’origine de l’essentiel de la progression du parc en Ile-de-France. | Francois Mori/AP
Le parc de logements occupés en Ile-de-France a augmenté de seulement 163 000 unités entre 2006 et 2011, soit une maigre hausse de 0,66 % par an, la plus faible observée depuis 1962, entre deux recensements, selon une étude réalisée par l’Institut d’aménagement et d’urbanisme (IAU) publiée le 19 avril. Entre 1982 et 2006, par exemple, le nombre de logements occupés avait progressé de 754 000 unités.
Ces évolutions prolongent une tendance observée depuis les années 1980. « Elles expliquent en grande partie la progression plus rapide des prix des logements et des loyers par rapport aux revenus des ménages en Ile-de-France, mais aussi la baisse de la mobilité résidentielle », écrivent les auteurs de l’étude.
En 2011, les ménages franciliens éprouvaient davantage de difficultés que les habitants des autres régions de France pour disposer d’un logement adapté à leurs besoins. Faute d’offre suffisante, les prix montent et les ménages déménagent moins souvent.
Autre constat, entre 2006 et 2011, la croissance du parc de logements en Ile-de-France provient à parts égales de la grande couronne (49 %) et de Paris et la petite couronne (51 %). Entre 1982 et 1999, c’était le dynamisme de la grande couronne qui était à l’origine de l’essentiel de la progression du parc. Cette inflexion ne s’explique pas par un rebond de la construction au cœur de l’Ile-de-France, mais par une diminution du parc inoccupé dans Paris et en proche banlieue, là où les tensions du marché du logement sont maximales.
La grande couronne continue cependant d’accueillir la plus grande part des nouveaux propriétaires. Entre 2006 et 2011, 55 % d’entre eux s’y sont installés, dont 45 % en Seine-et-Marne et dans les Yvelines. Accéder à la propriété devenant de plus en plus coûteux, les ménages propriétaires affichent des revenus supérieurs de 29,8 % au revenu moyen de la région (4 780 euros par mois contre 3 683 euros). Désormais, il est rare qu’un ménage parvienne à accéder à la propriété si les deux membres du couple ne travaillent pas.
A noter : entre 2006 et 2011, le parc social en Ile-de-France a augmenté de 27 900 logements, pour représenter 22 % du parc de logements franciliens, contre 18,5 % en 1982. Près de la moitié du parc HLM est localisée en petite couronne (46,6 %), contre 35,2 % en grande couronne et 18,3 % à Paris.