Rose, l’insoumise
Rose, l’insoumise
Par Véronique Cauhapé
En 1942, à la Martinique, une jeune institutrice tente de rejoindre le camp des dissidents (mercredi 20 avril, à 20 h 55, sur France 2).
En 1942, à la Martinique, une jeune institutrice tente de rejoindre le camp des dissidents (mercredi 20 avril, à 20 h 55, sur France 2).
Institutrice dans un village de pêcheurs martiniquais, Rose se voit contrainte, en mars 1942, d’abandonner son emploi pour obéir aux lois de Vichy qui souhaitent renvoyer les femmes dans leur foyer. Pour gagner sa vie – sous la coupe de l’amiral Robert, haut-commissaire aux Antilles, l’île est alors affamée par le blocus britannique –, Rose accepte de faire le ménage chez un jeune officier allemand gravement blessé et assigné à résidence.
Elle espère ainsi pouvoir l’espionner et le livrer aux jeunes rebelles qui tentent de fuir en bateau pour rejoindre la Résistance et contribuer à libérer la France.
Dans le même temps, infiltrant les rangs d’officiers pétainistes, Rose va rencontrer le capitaine Jacques Meyer (Fred Testot) dont elle tombe amoureuse. L’histoire ne sera évidemment pas simple mais ne parviendra pas à ébranler les convictions politiques de la jeune femme.
Apporter une reconnaissance
Après la série sur l’histoire de l’esclavage aux Antilles françaises « Tropiques amers » (diffusée en 2007 sur France 3), le réalisateurJean-Claude Barny et la productrice Elizabeth Arnac (Lizland production) reviennent avec ce téléfilm dont l’ambition est d’apporter une reconnaissance aux 4 000 Antillais qui se sont opposés au régime dictatorial et collaborationniste de l’amiral Robert et n’ont pas bénéficié des honneurs accordés aux héros de la métropole. Ecrit par Philippe Bernard, avec l’aide des deux historiens Gilbert Pago et Eric Jennings, Rose et le soldat fait le choix de s’attacher à quelques personnages emblématiques pour incarner les forces, les tensions et les enjeux en présence : l’engagement des résistants, la soumission des officiers au régime de Vichy qui ranime les vieux réflexes esclavagistes, la dignité des pêcheurs qui tentent de survivre sans courber l’échine face aux vexations et suspicions dont ils sont l’objet.
Soucieux de viser un large public, le réalisateur Jean-Claude Barny n’évite pas toujours les facilités (accents mélodramatiques, répliques appuyées, éloquence des bons sentiments…) qui, croit-on a priori, tendent à servir ce but. Il n’en demeure pas moins que Rose et le soldat, essentiellement porté par l’attachante Zita Hanrot, se laisse volontiers regarder.
Rose et le soldat, de Jean-Claude Barny. Avec Zita Hanrot, Fred Testot, Pascal Légitimus (Fr., 2014, 95 min). Mercredi 20 avril, à 20 h 55, sur France 2.