Euro 2016 : pour la presse allemande, la Mannschaft est nettement moins souveraine
Euro 2016 : pour la presse allemande, la Mannschaft est nettement moins souveraine
Par Courrier international
Quatre jours après une première victoire contre l’Ukraine, la Mannschaft a concédé le nul (0-0) face à la Pologne au terme d’un match bien terne, qui laisse la presse allemande dubitative. Où sont passés les champions du monde ?
« Beaucoup de bons attaquants = beaucoup de buts ? Pas du tout. Un deuxième match de poule typique de l’ère Löw. Tradition oblige », commente Die Tageszeitung. Score vierge, match nul : l’issue du match Allemagne-Pologne, jeudi 16 juin au Stade de France, était prévisible, acquiesce Kicker : « La Mannschaft est restée fidèle à elle-même. Sous Joachim Löw, une entrée victorieuse dans la compétition est systématiquement suivie, au mieux, d’un semi-succès lors du deuxième match. » Le magazine, dont le titre signifie « buteur » en allemand, concède toutefois que « cela jette un doute sur le statut de l’Allemagne comme favorite absolue de l’Euro ».
« Ironie du sort, les deux équipes les plus offensives ont produit le premier 0-0 du tournoi », relève la Süddeutsche Zeitung. Le quotidien bavarois résume ainsi la rencontre : c’était « ceinture à l’attaque », mais « la défense n’a pas failli ». Autre formule, même constat : « Forts en défense ! Mais c’était mort en attaque pour Jogi ! », s’exclame Sport Bild. Les Allemands n’avaient « rien de la prestance de champions du monde », peste le leader de la presse sportive outre-Rhin : « Leur jeu péchait par manque de tempo et de mouvements inattendus. »
« Aucun motif de satisfaction à en retirer »
« Rien n’est perdu [pour la qualification en huitièmes de finale], mais rien n’est encore gagné non plus », tempère pour sa part 11 Freunde sur son site Internet. « Le sélectionneur n’a aucun motif de satisfaction à en retirer. Son équipe a joué de façon poussive pendant une bonne partie du match – le fait que Jérôme Boateng, un défenseur, ait été désigné homme du match est significatif. »
Mais si le joueur du Bayern Munich trouve grâce aux yeux des journalistes du titre, il n’en va pas de même pour le milieu offensif Julian Draxler : « Le jeune Léonard de Vinci devait produire le même effet. Des étincelles de génie plein les yeux. Un geste empreint d’élégance. On se dit que là, tout de suite, il va nous peindre La Joconde. Mais soudain on n’a plus sous les yeux qu’un peintre du dimanche. »
Le sélectionneur Allemand, Joachim Löw, et le milieu offensif Julian Draxler lors du match contre la Pologne (0-0), jeudi 16 juin, au Stade de France. | FRANCISCO LEONG / AFP
« Löw cherche encore l’attaque idéale », complète Kicker, la référence allemande en matière footballistique. Le sélectionneur de la Mannschaft « n’a pas trouvé la formation idéale qui serait en posture de renvoyer souverainement l’équipe adverse à ses faiblesses (…). [Mario] Götze, [Mesut] Özil, Draxler et [Thomas] Müller, ces individualistes si admirés, manquent de complicité. On peine à déceler des automatismes dans les combinaisons de jeu. » Götze et Draxler, en particulier, ont « de nouveau déçu » et « pourraient avoir mis en jeu leur place de titulaire dans l’équipe », insiste Kicker.