La lente reconquête de Fallouja a marqué une avancée significative vendredi 17 juin. Les forces irakiennes sont entrées dans le centre de Fallouja et ont repris le QG du gouvernement qui servait de base à l’organisation Etat islamique (EI). Une percée dans leur offensive pour reprendre cet important fief djihadiste, situé à 50 km à l’ouest de Bagdad.

Depuis le lancement le 23 mai de l’offensive pour reprendre la ville, les forces irakiennes avaient réussi à encercler totalement la ville et à reconquérir les quartiers périphériques notamment les quartiers sud. Mais elles peinaient à avancer en direction du centre-ville en raison notamment des mines et engins explosifs placés par les djihadistes et des craintes pour les milliers de civils bloqués avec les djihadistes dans le secteur.

L’EI acculé

Après plusieurs jours d’intenses combats, les forces d’élite du contre-terrorisme (CTS) et les autres unités irakiennes, appuyées par l’aviation de la coalition internationale, sont parvenus à entrer dans le centre-ville, vendredi. « Les unités du CTS et les forces d’intervention rapide ont repris le complexe gouvernemental dans le centre de Fallouja », a déclaré le général Abdelwahab Al-Saadi, le commandant de l’offensive. Raed Shaker Jawdat, le chef de la police fédérale, a confirmé la progression des forces irakiennes, qui marque une étape importante dans l’opération militaire.

« La libération du QG, le principal complexe gouvernemental de la ville, symbolise le rétablissement de l’autorité de l’Etat » sur la cité, a-t-il ajouté. Ce quartier général est composé notamment de bâtiments du conseil local, de la police et des services de sécurité.

Les forces irakiennes se trouvent actuellement près de l’hôpital de Fallouja, où se concentrent les combats. « Nos forces pourchassent maintenant les éléments de Daech [acronyme arabe de l’EI] dans le centre-ville », a poursuivi le commandant. Les deux commandants ont affirmé que les forces irakiennes avaient fait face à une résistance limitée des djihadistes durant leur avancée dans le centre de la ville.

Craintes pour les civils

L’EI s’est emparé de Fallouja, ville de la grande province d’Al-Anbar peuplée majoritairement de sunnites, en janvier 2014, cinq mois avant son offensive fulgurante en Irak qui lui a permis de prendre le contrôle d’autres régions du pays dont Mossoul, la deuxième ville d’Irak dans le nord.

Les forces irakiennes sont aidées dans leur offensive par l’aviation de la coalition internationale dirigée par les Etats-Unis. Au moins 42 000 personnes ont fui leurs maisons depuis le début de l’opération, selon l’Organisation internationale pour les migrations. Mais des milliers d’autres sont restées bloquées dans le centre de la ville, où selon plusieurs ONG les djihadistes les utilisent comme boucliers humains.

Un grand nombre des habitants ayant fui la ville a trouvé refuge dans des camps à proximité de Fallouja. « Nous avons un désastre humanitaire à l’intérieur de Fallouja et un autre désastre en cours dans les camps », s’est inquiété jeudi Jan Egeland, secrétaire général du Conseil norvégien pour les réfugiés, dans un communiqué.