Donald Trump, à un meeting de campagne, à St. Clairsville (Ohio), le 28 juin. | Patrick Semansky / AP

  • Le fait du jour

Sans craindre de se mettre une nouvelle fois en porte-à-faux avec la doctrine du parti républicain, traditionnellement versé dans le libre-échange, Donald Trump a livré, mardi 28 juin, l’un de ses discours les plus articulés sur le programme économique protectionniste qu’il mettrait en œuvre s’il était élu à la Maison Blanche.

Promettant à un auditoire rassemblé dans une usine de recyclage d’aluminium en Pennsylvanie de « faire revenir » les emplois aux Etats-Unis, il s’est engagé à renégocier les accords commerciaux internationaux signés par le pays ou à les dénoncer s’il ne les juge pas satisfaisants ; qu’il s’agisse de l’accord de libre-échange nord-américain (Alena), signé en 1994 avec le Canada et le Mexique – « le pire accord commercial de l’histoire » – ou du partenariat trans-pacifique signé en début d’année avec onze Etats et qui doit encore être mis en application. Plus tard dans la journée, il a enfoncé le clou, estimant que ce traité constituait un « viol de notre pays ». Il a également assuré qu’il utiliserait ses pouvoirs exécutifs pour contrer les pratiques commerciales de la Chine, évoquant notamment la création de nouvelles taxes sur les produits chinois.

Ces annonces lui ont valu des critiques immédiates de la Chambre de commerce des Etats-Unis, un allié traditionnel des républicains : « Avec le programme de Trump, nous aurions des prix plus élevés, moins d’emplois et une économie plus faible. » Et d’insister : « L’Alena n’a pas été un désastre pour l’économie américaine. » Au moment même où M. Trump faisait son discours, l’équipe de campagne d’Hillary Clinton publiait sur Twitter la photo en gros plan d’un T-shirt estampillé Trump, fabriqué au Bangladesh.

  • La phrase du jour
« Donald Trump incarne l’élite et en a tiré profit toute sa vie. Il peut difficilement être le porte-parole légitime de la classe ouvrière de ce côté ou de l’autre de l’Atlantique »

Sur la radio publique américaine NPR, le président Barack Obama a réagi mardi aux propos de Donald Trump, qui a salué les résultats du référendum britannique sur la sortie de l’Union européenne, estimant que par ce vote, le peuple avait « repris le contrôle de son pays ».

  • La vidéo du jour

Clinton: Time to move on from Benghazi
Durée : 01:40

L’ex-secrétaire d’Etat réagit à la publication, mardi 28 juin, du rapport de la Commission d’enquête de la majorité républicaine à la Chambre des représentants, consacré à l’attaque terroriste de Benghazi, en Libye, qui, le 11 septembre 2012, a coûté la vie à quatre Américains, dont l’ambassadeur Christopher Stevens. Ce document de 800 pages pointe un manque de cohérence en matière de sécurité de la part de l’administration Obama, qu’il s’agisse du département de la défense, de la CIA ou du département d’Etat, dirigé à l’époque par Hillary Clinton. Mais il n’apporte pas de révélations sur d’éventuelles fautes de sa part. « Il est temps de passer à autre chose », a suggéré Mme Clinton. Elle a aussi rappelé qu’elle avait été auditionnée durant 11 heures par cette commission, qui « a travaillé deux ans et dépensé 7 millions de dollars ».

  • Le chiffre du jour
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C’est le nombre de jours qu’il reste à l’équipe de campagne de Donald Trump pour collecter les 10 millions de dollars qu’elle espère rassembler en cette dernière semaine de juin. Vantant les qualités de son père « un homme étonnant, mon meilleur ami », son fils Eric a envoyé un mail en début de semaine aux supporteurs du candidat républicain pour accélérer la campagne de dons. Au cours du mois de mai, selon des chiffres donnés par la commission électorale fédérale, Donald Trump a collecté 3,1 millions de dollars (un peu moins de 3 millions d’euros), tandis que Mme Clinton avait rassemblé 28 millions.

  • La photo du jour

Un graffiti représentant Donald Trump, à Ciudad Juarez (Mexique), le 28 juin. | JESUS ALCAZAR/AFP

  • A suivre

L’annonce a coïncidé avec l’attentat qui a fait au moins 36 morts à l’aéroport d’Istanbul dans la soirée de mardi. Alors que Donald Trump commentait cette nouvelle attaque en affirmant sur Twitter : « Nous devons faire tout ce qui est possible pour garder ce terrorisme horrible en dehors des Etats-Unis », l’un de ses conseillers confirmait un changement de doctrine de la part du candidat républicain sur la lutte contre le terrorisme.

Après l’attentat de décembre 2015 à San Bernardino en Californie, M. Trump avait affirmé qu’il interdirait l’entrée des Etats-Unis à tous les musulmans, puis avait précisé que cette interdiction viserait tous les ressortissants de pays ayant des liens avec le terrorisme. Le programme du candidat prévoit désormais, selon son conseiller pour les questions de sécurité, de « travailler avec le Congrès pour mettre en œuvre des politiques précises permettant de détecter les vrais djihadistes » sans que soit visée une « communauté particulière ».