Les universités britanniques face aux incertitudes post-Brexit
Les universités britanniques face aux incertitudes post-Brexit
Inscriptions annulées, partenariats européens remis en cause : outre-Manche, les universités s’inquiètent pour leur rayonnement, l’avenir de leurs chercheurs et leurs finances.
Un Britannique pro-UE sous le choc après le Brexit. | JUSTIN TALLIS / AFP
Voici un article sélectionné et résumé par notre partenaire Courrier Expat, sur les craintes des universités britanniques de voir leurs établissements désertés par les étudiants de l’Union européenne.
A la rentrée dernière, l’université d’Aberystwyth, sur la côte ouest du Pays de Galles (classée parmi les 200 meilleures universités du monde dans plusieurs disciplines), avait accueilli 800 étudiants venus de tous les pays de l’Union européenne. Il y en aura moins à la rentrée prochaine. Ils sont déjà plus d’une centaine à avoir annulé leur inscription, rapporte BBC News. Selon John Grattan, vice-chancelier de l’université, le Brexit pourrait avoir un impact très direct sur les finances de l’établissement.
Droits d’inscription inchangés
Au total, 120 000 étudiants venus du continent ont acquitté des droits d’inscription et de scolarité dans les universités du pays en 2015. « Nous travaillons dur pour apaiser les inquiétudes de ceux qui doivent commencer à suivre des cours chez nous dès septembre. Nous avons pris contact avec eux pour leur garantir que les frais de scolarité resteront inchangés en ce qui les concerne », a déclaré un porte-parole de l’université de Galles du Sud.
Le quotidien The Independent reproduit de son côté les déclarations de Kirsty Williams, chargée de l’éducation dans le gouvernement gallois, lors de sa visite sur le campus de l’université de Swansea, jeudi 14 juillet. « Je veux dire clairement aux étudiants et aux enseignants de tous les pays de l’Union européenne qu’ils sont toujours les bienvenus dans nos universités. Ceux qui sont déjà inscrits chez nous, comme ceux qui envisagent de venir : nous sommes prêts à les accueillir. »
Incidents xénophobes
Kirsty Williams a également fait allusion aux incidents xénophobes survenus notamment à proximité du campus de l’université d’Exeter, dans le sud du pays, où des étudiants et des enseignants étrangers ont été pris à partie le 5 juillet dernier. « Nous ne tolérerons aucune forme de violence xénophobe, que ce soit sur les campus ou dans les communautés où ils sont implantés. Nos universités jouent un rôle essentiel pour notre avenir économique et social, et la diversité est un atout pour elles. »
Partenariats menacés
Autre source d’inquiétude pour les universitaires britanniques : l’avenir des partenariats en cours dans le cadre des programmes de recherche européens, tel Horizon 2020, le programme européen pour la recherche et l’innovation. Le quotidien The Guardian fait état d’une enquête confidentielle auprès des universités du Russel Group, qui associe 24 établissements d’élite – dont Oxford, Cambridge, Edimbourg ou encore l’University College de Londres. Selon cette enquête, certains chercheurs britanniques feraient déjà l’objet de mesures discriminatoires en raison des incertitudes qui pèsent sur les futurs financements européens.
« Les responsables politiques pensent que tout reste “business as usual” tant que les négociations ne sont pas achevées. Ils ont tort : c’est dès maintenant que les problèmes se posent », explique Joe Gorman, un ex-fonctionnaire de la Commission européenne qui a supervisé des projets de recherche et conseille actuellement les universités et les entreprises associées aux programmes financés par l’Union européenne.
Selon lui, le gouvernement britannique devrait d’urgence faire une déclaration officielle indiquant clairement comment il compte désormais contribuer aux projets européens.
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