Incendie d’un bar à Rouen : information judiciaire contre X pour homicides involontaires
Incendie d’un bar à Rouen : information judiciaire contre X pour homicides involontaires
Le Monde.fr avec AFP
Les chefs d’homicides et blessures involontaires sont assortis d’une « violation manifestement délibérée d’une obligation de sécurité ou de prudence prévue par la loi ou le règlement ».
Devant le bar Au Cuba Libre, à Rouen, où un incendie a fait treize morts dans la nuit du 5 au 6 août. | CHARLY TRIBALLEAU / AFP
Le parquet de Rouen a annoncé avoir ouvert une information judiciaire contre X pour homicides et blessures involontaires concernant l’incendie qui a fait treize morts dans un bar de Rouen dans la nuit du 5 au 6 août, confirmant une information de RMC, jeudi 11 août.
Le parquet a confié à deux juges d’instruction cette information judiciaire, dont les chefs d’homicides et blessures involontaires sont assortis d’une « violation manifestement délibérée d’une obligation de sécurité ou de prudence prévue par la loi ou le règlement ».
Hommage aux victimes jeudi soir
Les victimes, âgées de 16 à 25 ans, selon le parquet, fêtaient le vendredi soir un anniversaire dans le sous-sol du bar Le Cuba libre. Selon les premiers éléments de l’enquête, « quelqu’un est descendu avec un gâteau d’anniversaire avec des bougies, et a chuté dans l’escalier », avait expliqué Laurent Labadie, vice-procureur de la République de Rouen. « Il y a eu projection de bougies sur les murs et sur le plafond, sur lequel il y avait un isolant phonique. Il y a eu une inflammation immédiate et la propagation de gaz. » Les victimes ont été intoxiquées par la fumée dégagée par l’embrasement d’une matière du plafond.
Un hommage aux victimes, voulu par leurs familles et soutenu par la Mairie, est prévu jeudi en fin d’après-midi près du lieu du drame. Le maire (PS) de Rouen, Yvon Robert, a déclaré mercredi qu’il fallait revoir la législation pour empêcher que ce genre de drame ne se reproduise. La Mairie a annoncé qu’elle allait « engager une vaste réflexion sur l’amélioration des procédures de surveillance, de déclaration de travaux, d’ouverture et d’exploitation de ces établissements ».
L’enquête des juges d’instruction s’appuiera notamment sur les conclusions de l’expert incendie, les rapports médicaux après autopsies des victimes, les procès-verbaux d’interrogatoires de nombreux témoins, dont le gérant du bar.
Il s’agit de l’incendie le plus meurtrier en France depuis celui du 4 septembre 2005, qui fit dix-huit morts dans un immeuble d’habitation de L’Haÿ-les-Roses (Val-de-Marne).