Au Venezuela, les élections régionales reportées à 2017
Au Venezuela, les élections régionales reportées à 2017
Le Monde.fr avec AFP et Reuters
La commission électorale, que l’opposition accuse de proximité avec le pouvoir, n’a pas fourni de raison à ce changement de calendrier.
Manifestation des partisans du président Nicolas Maduro, à Caracas, le 18 octobre. | JUAN BARRETO / AFP
La commission électorale du Venezuela (CNE) a annoncé mardi 18 octobre le report vers le milieu de 2017 des élections des gouverneurs des régions, initialement attendues en décembre. Les mandats des gouverneurs des 23 Etats du pays, élus pour quatre ans, devaient s’achever début janvier, ce qui donnait à penser que les élections auraient lieu en décembre.
La présidente de la commission électorale, Tibisay Lucena, que l’opposition accuse de proximité avec le pouvoir, n’a pas fourni de raison à ce report. Des responsables vénézuéliens ont déclaré que des mesures exceptionnelles étaient nécessaires en raison de la « guerre économique » que conduiraient les Etats-Unis contre le Venezuela, qui souffre de la chute des cours du pétrole.
« Un régime clairement hors de la Constitution »
Les socialistes au pouvoir ont remporté 20 Etats lors des dernières élections régionales organisées fin 2012, peu après la réélection d’Hugo Chavez au poste de président du pays. Nicolas Maduro, qui lui a succédé en 2013, est en revanche impopulaire et ses opposants l’accusent de reporter les élections pour ne pas subir de camouflet dans les urnes.
Dans un communiqué, la coalition de la Table pour l’unité démocratique (MUD), majoritaire au Parlement, a jugé que cette mesure s’inscrivait « dans le cadre dangereux d’un régime clairement hors de la Constitution ». L’opposition de centre droit cherche à organiser un référendum pour révoquer M. Maduro, dont le mandat s’achève en 2019.
Convocation d’élections anticipées
La MUD dénonce depuis des mois les obstacles mis en travers de sa route quant à la tenue d’une telle consultation populaire, accusant notamment la CNE de retarder le processus pour défendre le chef de l’Etat. La commission électorale a annoncé, en septembre, que le référendum, s’il avait lieu, se tiendrait à la moitié du premier trimestre 2017.
Une mauvaise nouvelle pour l’opposition, qui devait l’organiser avant le 10 janvier pour qu’une victoire du « oui » entraîne, outre le départ de M. Maduro, la convocation d’élections anticipées, espoir d’alternance politique dans ce pays en profonde crise économique. Or, si le référendum a lieu au-delà de cette date, son succès ne provoquerait que le remplacement du chef de l’Etat par son vice-président, lui aussi du Parti socialiste unifié du Venezuela (PSUV), au pouvoir depuis 1999.
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