Un CRS condamné à onze ans de prison pour viols, agressions sexuelles et corruption
Un CRS condamné à onze ans de prison pour viols, agressions sexuelles et corruption
Le Monde.fr avec AFP
Il demandait des faveurs sexuelles à des femmes automobilistes contre la promesse de ne pas les verbaliser.
Un CRS a été condamné vendredi 25 novembre par la cours d’assises des Yvelines à onze ans de réclusion criminelle. Il était jugé pour avoir réclamé des faveurs sexuelles à dix femmes en échange de l’annulation de leur PV, et pour avoir violé ou agressé sexuellement certaines d’entre elles.
Teddy Aristangele, 37 ans, aujourd’hui révoqué de la police, est en outre condamné à un suivi socio-judiciaire de cinq ans et à une injonction de soins, ainsi qu’à une interdiction permanente d’exercer dans la fonction publique. L’accusation avait requis quinze ans de réclusion. « Nous étudions l’éventualité d’un appel », a réagi Me Laurent Barone, l’avocat de l’ancien policier.
Jugé depuis lundi, l’ancien CRS d’une compagnie autoroutière d’Ile-de-France, écroué depuis trois ans, a reconnu toutes les accusations, à l’exception de la plus grave : avoir violé une jeune femme deux fois. La cour a toutefois jugé que les déclarations de cette femme étaient « constantes et circonstanciées » et « très crédibles ».
« Mode opératoire bien rodé »
L’accusé a « dévoyé l’uniforme dont il était si fier », il s’est comporté comme « un prédateur sexuel », « un pervers », a lancé dans la matinée l’avocat général Philippe Ferlet. « Fort du port de l’uniforme, il agit avec un réel sentiment d’impunité », a déclaré le représentant de l’accusation, qui a décrit un « mode opératoire bien rodé ».
L’accusé procédait d’abord à un contrôle routier, la plupart du temps devant le « Pacha Club », une boîte de nuit des Yvelines, « son vivier de jeunes femmes alcoolisées ».
Ensuite, il menaçait ses victimes de verbalisation, avant de faire valoir une prétendue indulgence, et de demander des faveurs sexuelles à ces femmes, qui pour certaines ont été agressées.
« Son vrai plaisir n’est pas dans l’agression, il est d’avoir du pouvoir sur ces jolies filles, a plaidé Me Barone. Il est lourd, mais il s’arrête de lui-même. Il n’a aucune conscience du mal qu’il fait. » « Je tiens à présenter mes excuses aux victimes que j’ai choquées par mon comportement », a déclaré l’accusé à la fin des débats.