L’administration américaine met en garde l’Union européenne, jeudi 22 décembre, et pourrait relancer la bataille engagée il y a près de vingt ans devant l’Organisation mondiale du commerce (OMC) pour son refus d’importer du bœuf américain aux hormones.

Les Etats-Unis accusent les Européens de ne pas respecter les engagements pris lors d’un compromis de 2009 et menacent de rétablir les droits de douane qu’elles avaient imposés sur différents produits comme le roquefort, la moutarde ou les truffes, écrit la représentation américaine au commerce extérieur (USTR) dans un communiqué.

« L’action engagée aujourd’hui oblige l’UE à rendre des comptes et constitue un pas important pour encourager la Commission à revenir à la table des discussions pour garantir aux éleveurs américains un accès au marché européen », ajoute l’USTR, qui ouvre une période de « consultations publiques » aux Etats-Unis, qui pourrait déboucher sur le « rétablissement » de sanctions commerciales.

Une querelle qui remonte à 1988

Selon les Américains, l’accord commercial transatlantique (TTIP) aurait dû aborder et régler cette question, mais le retard pris dans les discussions oblige à « passer à l’action » dès à présent. Pendant les discussions sur le TTIP, les négociateurs européens avaient plusieurs fois insisté sur le fait que le bœuf américain aux hormones ne bénéficierait pas d’un accès accru au marché de l’UE en cas d’accord.

La querelle naquit en 1988 après que l’Europe eut interdit l’importation de viande bovine issue d’animaux auxquels auraient été administrées des hormones de croissance. En représailles, et en accord avec une décision de l’OMC, les Etats-Unis imposèrent en 1999 des sanctions douanières sur certains produits du terroir, provoquant de vives protestations dans l’Hexagone et le « démontage » d’un restaurant McDonald’s à Millau, dans le Sud-Ouest.

Aux termes du compromis de 2009, les Etats-Unis avaient levé leurs sanctions et l’UE avait accepté d’importer davantage de viande américaine de « haute qualité », tout en maintenant son veto sur le bœuf aux hormones.