Un horodateur, en avril 2005 à Paris. | FRANCOIS GUILLOT / AFP

L’augmentation ne passera pas inaperçue. Les amendes pour le non-paiement des parcmètres à Paris vont être doublées ou triplées selon les quartiers à partir du 1er janvier 2018. Les contrôles seront par ailleurs renforcés, a annoncé lundi 9 janvier la mairie, qui justifie cette mesure au regard de la fraude massive dans la capitale.

Cinquante euros pour les arrondissements allant du 1er au 11e, 35 euros du 12e au 20e, contre une amende actuelle de 17 euros : ce sont les montants du futur « forfait post-stationnement », selon la dénomination officielle de cette amende, qui seront proposés à la fin du mois au vote du Conseil de Paris.

La loi Maptam (« modernisation de l’action publique territoriale et affirmation des métropoles ») municipalise en effet à partir du 1er janvier 2018 la gestion du stationnement, donnant aux communes le pouvoir de fixer l’amende pour non-paiement. L’occasion pour Anne Hidalgo, la maire de Paris, de marquer sa lutte contre la voiture.

300 millions d’euros de manque à gagner

A Paris, la fraude est estimée à 90 % sur les 150 000 places de parcmètres. Cela entraîne un manque à gagner estimé à 300 millions d’euros par an, « soit le coût du fonctionnement des crèches ou le coût des dépenses de sécurité », a indiqué à la presse Christophe Najdovski, adjoint EELV aux transports de la maire PS.

Le montant de ce « forfait »-amende peut être comparé à celui d’Amsterdam (55 euros), tandis qu’il est de 90 euros à Barcelone et 96 euros à Londres. « C’est une mesure antifraude, pas antivoiture », a ajouté l’élu, pour qui le paiement du stationnement « ne change pas pour ceux qui respectent les règles, c’est pour les fraudeurs que cela change ».

Par ailleurs, les grilles de stationnement sont modifiées. Les tarifs resteront de 4 euros l’heure pour deux heures pour la zone I (2,40 euros pour la zone II), le maximum de temps de stationnement autorisé aujourd’hui.

Il sera en revanche possible de rester garé jusqu’à sept heures d’affilée, avec des tarifs horaires croissants : 8 euros pour la troisième heure puis 10, 12 et 12 euros pour la zone I ; 4,80 euros puis 7,20 euros, 8,60 euros et 9,60 euros pour la zone II. Les tarifs résidentiels et professionnels ne changent pas.

« L’objectif n’est pas de faire payer des amendes mais de faire respecter le stationnement, selon M. Najdovski. On a aujourd’hui un stationnement quasi gratuit à Paris, qui crée des voitures ventouses”. » Une meilleure rotation aidera notamment les professionnels à se garer et ceux qui veulent stationner longtemps sont ainsi incités à aller dans les parkings en sous-sols, selon lui.

Par ailleurs, la mairie de Paris a déjà annoncé qu’elle confierait à des prestataires extérieurs la gestion des parcmètres à partir de 2018, permettant des contrôles renforcés, mesure dénoncée comme une « privatisation » par ses opposants.