Nicolas Dufourcq va entrer au conseil d’administration d’Orange
Nicolas Dufourcq va entrer au conseil d’administration d’Orange
Par Sandrine Cassini
Selon nos informations, le directeur général de Bpifrance remplacera Jean-Yves Gilet, ancien directeur exécutif de la banque d’investissement.
Nicolas Dufourcq, directeur général de Bpifrance, en mai 2016, à Paris. | ERIC PIERMONT / AFP
Changement au sein du conseil d’administration d’Orange. Selon nos informations, le directeur général de Bpifrance, Nicolas Dufourcq, va faire son entrée chez l’opérateur Télécoms pour représenter la banque publique d’investissement. Il remplacera Jean-Yves Gilet, ancien directeur exécutif de Bpifrance, qui a quitté ses fonctions il y a six mois. L’annonce doit être officialisée à l’occasion de la publication des résultats annuels de l’opérateur Télécoms, le 23 février, avant d’être votée lors de la prochaine assemblée générale des actionnaires.
Ironie de l’histoire, Nicolas Dufourcq ne faisait pas partie des partisans du PDG d’Orange, Stéphane Richard, lorsque ce dernier soutenait, en 2016, le rachat de Bouygues Telecom, et donc la consolidation du marché des télécoms à trois opérateurs.
Logique sur le papier – la banque publique d’investissement détient 9,6 % du capital de l’opérateur Télécoms –, cette nomination ne manquera pas de relancer les spéculations sur la succession de Stéphane Richard.
Une certaine légitimité
On prête de longue date à Nicolas Dufourcq le rêve de prendre la tête de l’opérateur historique français. Son parcours lui donne une certaine légitimité. Après un début de carrière comme haut fonctionnaire et dans les cabinets ministériels, ce multidiplômé – il a enchaîné HEC, Sciences Po Paris et l’ENA – entre chez France Télécom en 1994. L’ancien inspecteur des finances créera ensuite Wanadoo, la filiale d’accès à Internet de l’opérateur, dont il conduira l’entrée en Bourse.
Nommé PDG de l’entreprise en 2011, Stéphane Richard achèvera son second mandat en 2018. Souhaitera-t-il rempiler ? Pour le moment, M. Richard, lui aussi un ancien inspecteur des finances, peut se targuer d’avoir obtenu des résultats. Il a apaisé le climat social d’une entreprise traumatisée par la crise des suicides qui s’était produite sous la direction précédente. Il a réussi à redresser la barre face à l’ouragan Free (dont Xavier Niel, le fondateur est également actionnaire du Monde). Il a su prendre de court ses concurrents en se développant dans la fibre et a donné de l’élan aux activités internationales, notamment en Afrique.
Ombre au tableau : l’ancien directeur du cabinet de Christine Lagarde au ministère de l’économie est toujours mis en examen dans l’arbitrage Tapie et pourrait être renvoyé devant le tribunal correctionnel.