Mediaset : Vincent Bolloré visé par une enquête en Italie
Mediaset : Vincent Bolloré visé par une enquête en Italie
Le Monde.fr avec AFP et Reuters
Le patron de Vivendi avait fait le 12 décembre une entrée fracassante au capital du groupe de médias italien, une opération perçue comme hostile.
Au siège parisien de Vivendi, en mars 2016. | © Charles Platiau / Reuters / REUTERS
Une enquête a été officiellement ouverte à l’encontre du patron de Vivendi, Vincent Bolloré, « pour manipulation de marché », a confirmé, vendredi 24 février, le parquet de Milan.
Le tribunal avait lancé une enquête préliminaire en décembre 2016, après le rachat de près de 30 % de l’Italien Mediaset par le groupe français de médias. Cette initiative faisait suite à une plainte de la holding familiale de Silvio Berlusconi, actionnaire majoritaire de Mediaset.
Alliance contrainte
La famille Berlusconi reproche notamment à Vivendi d’avoir fait chuter le cours de Mediaset, en annonçant en juillet 2016 la rupture d’un accord stratégique, conclu en avril, pour le rachat du bouquet payant Mediaset Premium.
Depuis, le groupe français a contraint l’Italien à faire alliance avec lui. Après avoir révélé en décembre qu’il possédait 3 % de Mediaset, Vivendi a rapidement gonflé sa participation au point d’en devenir le deuxième actionnaire.
Dénonçant une opération hostile, la famille Berlusconi avait saisi le gendarme boursier italien, parallèlement à la procédure judiciaire engagée contre Vivendi le 13 décembre.
Un Netflix européen
Le groupe de médias français a pour objectif de « se développer en Europe du Sud », se justifiait-il dans un communiqué en décembre. Vivendi souhaite créer une plate-forme de contenus audiovisuels, à l’image d’un Netflix européen.
L’annonce de l’ouverture d’une enquête à Milan à l’encontre de Vincent Bolloré intervient au lendemain de la publication des résultats annuels de Vivendi. Le groupe français accuse une chute de 35 % de son bénéfice net en 2016.
Inquiet, le gouvernement italien prépare de nouvelles règles de transparence qui contraindront les investisseurs prenant des participations minoritaires significatives dans le capital d’entreprises italiennes à déclarer leurs intentions.