TV : « Gainsbourg, l’homme qui aimait les femmes »
TV : « Gainsbourg, l’homme qui aimait les femmes »
Par Véronique Cauhapé
A voir aussi ce soir. Didier Varrod et Pascal Forneri esquissent le portrait de l’artiste à travers celles qui ont marqué sa vie (sur France 3 à 20 h 55).
Gainsbourg, l'homme qui aimait les femmes : la bande annonce
Durée : 03:27
Plus belles les unes que les autres. Françoise Hardy, Brigitte Bardot, Anna Karina, Isabelle Adjani, Catherine Deneuve, Mireille Darc, France Gall, Vanessa Paradis… et évidemment Jane Birkin. Toutes sont passées dans la vie de Gainsbourg. Pour toutes, il a écrit et composé des chansons. Avec la plupart, il a vécu des histoires d’amour plus ou moins longues. La rupture avec certaines lui a fait « pleurer des larmes de dingue ». L’homme avait ses fragilités, terrain propice aux déchirements amoureux.
Gainsbourg ne s’en cache pas : « Les femmes m’ont fait souffrir, oui. Je me suis fait jeter et j’en ai pris plein la gueule. C’est pour cela que mes chansons sont si agressives. » Et encore : « Je me casse pas parce que ce sont les gonzesses qui se cassent. Je ne suis pas un tombeur, je suis tombé, oui. Mais, c’est bien, un mec doit souffrir. » Il n’empêche. Dans ce documentaire signé Didier Varrod et réalisé par Pascal Forneri, elles sont toutes là, en voix off, l’évoquant avec finesse, avec une tendresse qui a tenu bien après que chacun s’est égaré.
« Sacrée gueule »
Elles témoignent de l’élégance de Gainsbourg, parlent de l’esthète, de l’homme raffiné, strict sur l’éducation. Indulgentes ? Probablement. Elles disent aussi l’avoir trouvé beau. Sincères ? A coup sûr. Buzy, la chanteuse et amie, trouve la plus juste définition de cette « sacrée gueule » où « tous les sens sont marqués ». Elles trouvent des circonstances atténuantes aux attitudes et propos provocateurs de Gainsbourg, sa misogynie, son cynisme, mais ne taisent pas non plus ses travers et ses excès – invivable, comme le raconte Jane Birkin. « J’en ai eu ras le bol d’entendre au petit matin le bruit hésitant de la clé dans la porte d’entrée. J’en ai eu assez qu’il décide de tout autour de lui. Il n’en avait rien à foutre de ce que je pensais, moi. »
Les femmes qui dessinent ce portrait de Gainsbourg n’apparaissent jamais à l’écran. Seules se font entendre leurs voix. Un parti pris de Didier Varrod et Pascal Forneri pour laisser la parole libre à celles qui ont accepté de témoigner de leur vie avec Gainsbourg, et rendre plus aisée la confidence. Le pari est réussi, qui ne permet aucune distraction, concentrant l’attention sur les images d’archives et l’artiste lui-même. « Un gars loyal, honnête et droit. »
Gainsbourg, l’homme qui aimait les femmes, de Didier Varrod et Pascal Forneri (France, 2009, 110 min).