« Pizzagate » : quatre ans de prison pour l’attaque d’un restaurant de Washington au fusil d’assaut
« Pizzagate » : quatre ans de prison pour l’attaque d’un restaurant de Washington au fusil d’assaut
Le Monde.fr avec AFP
Edgar Welch était convaincu par des théories conspirationnistes relayées par des médias ultraconservateurs sur un réseau pédophile impliquant d’éminents démocrates.
Un Américain a été condamné jeudi 22 avril à quatre ans de prison pour avoir tiré au fusil d’assaut en décembre 2016 dans une pizzeria de Washington. Le restaurant était l’objet d’une rumeur la liant à un réseau pédophile impliquant un proche de Hillary Clinton.
L’affaire connue aux Etats-Unis sous le nom de « Pizzagate » avait illustré le pouvoir dévastateur des « fausses informations » disséminées sur les réseaux sociaux. En condamnant Edgar Welch, 28 ans, à la peine maximum requise par le procureur, le juge a voulu lancer un avertissement sévère à ceux qui s’autoproclament « justiciers ».
Le jeune homme avait fait irruption dans la pizzeria Comet Ping Pong, située dans un quartier huppé de Washington, avec un fusil d’assaut AR-15. Il était convaincu par des théories conspirationnistes relayées par des médias ultra-conservateurs que la pizzeria abritait un réseau pédophile impliquant d’éminents démocrates liés à Hillary Clinton.
Il avait fait usage de son arme, mais personne n’a été blessé. La police avait bouclé le quartier avant que l’assaillant ne finisse par se rendre.
« L’intention d’aider des gens »
L’incident a eu lieu quelques semaines après la victoire surprise de Donald Trump, au terme d’une campagne électorale marquée par un flot de fausses informations sur les réseaux sociaux.
Edgar Welch avait parcouru plusieurs centaines de kilomètres en voiture depuis la Caroline du Nord pour « enquêter » lui-même sur cette pizzeria, pointée comme un centre pédophile par des sites Internet comme Reddit ou Infowars. Pour sa défense, M. Welch a dit au tribunal être « venu à Washington avec l’intention d’aider les gens » et « s’est senti très touché par la possibilité de souffrance humaine ».
Les procureurs ont soutenu au contraire que le jeune homme « s’est armé pour une confrontation avec des criminels inexistants et a terrorisé des familles et des employés innocents qui essayaient juste de profiter de leur dimanche après-midi ».