« Transformers : The Last Knight » : un fascinant enfer mécanique
« Transformers : The Last Knight » : un fascinant enfer mécanique
Par Mathieu Macheret
Le réalisateur Michael Bay rempile pour une cinquième mouture des affrontements entre robots extraterrestres se transformant en voitures terrestres.
L’entrepreneur de spectacles Michael Bay rempile pour une cinquième mouture des Transformers, franchise qui relate les affrontements entre robots extraterrestres se transformant en voitures terrestres, inspirée d’une gamme de jouets du constructeur américain Hasbro. Après la destruction de Chicago (épisode 3), Autobots (les gentils) et Decepticons (les méchants) sont interdits de séjour sur Terre et ne végètent plus qu’à l’état de carcasses dans des zones militarisées.
Allez savoir pourquoi, mais la Terre se retrouve encore une fois en danger et l’alliance sacrée entre les gentils robots et le cordial Cade Yager (Mark Whalberg) de renaître, cette fois complétée par le concours d’un vieux Lord anglais (Anthony Hopkins) et d’une professeure d’Oxford suffisamment sexy pour se trimballer en robe ultra-moulante (Laura Haddock).
Logiciel hollywoodien en surchauffe
La particularité de cet épisode est de convoquer ni plus ni moins que la légende arthurienne, drôle de lubie qui donne lieu à un mélange improbable entre guerres de chevaliers moyenâgeux, science-fiction interstellaire, froissage de tôles géantes, courses-poursuites en bolides vrombissants et enquête sur des symboles cryptiques à la Da Vinci Code. On atteint là un stade de dégénérescence terminal du grand spectacle hollywoodien, employant la pointe de la technologie actuelle à faire précisément n’importe quoi, sans croire un seul instant à ce qu’il raconte, avec une inconséquence si décomplexée qu’elle forcerait presque le respect.
Reste que cette montagne d’effets spéciaux rutilants, démonstration de puissance industrielle de 150 minutes, figure une sorte d’enfer mécanique qui ne laisse pas de fasciner. Car derrière ce chaos de métal hurlant, se donne peut-être à voir le reflet d’un empire technologique triomphant, ainsi que la nature désormais purement machinique des conventions hollywoodiennes, qui se nourrissent et s’engendrent d’elles-mêmes pour raconter des histoires proprement aberrantes. Rien n’interdit, à ce titre, de voir Transformers comme l’état de surchauffe d’un logiciel hollywoodien à deux doigts de planter.
TRANSFORMERS : THE LAST KNIGHT - Bande-Annonce Finale (VF) [au cinéma le 28 juin 2017]
Film américain de Michael Bay. Avec Mark Wahlberg, Isabela Moner, Laura Haddock, Anthony Hopkins, John Turturro (2 h 29). Sur le Web : www.paramountpictures.fr/film/transformers-the-last-knight, www.paramount.com/movies/transformers-last-knight et www.transformersmovie.com