Le discours d’Emmanuel Macron devant le Congrès ne convainc pas la presse
Le discours d’Emmanuel Macron devant le Congrès ne convainc pas la presse
Le Monde.fr avec AFP
« Un prêche indigeste », « un discours de politique très général » : les éditorialistes jugent sévèrement ce discours, attendant avec impatience celui d’Edouard Philippe.
Après un propos présidentiel devant le Congrès jugé « flou », la presse attend mardi 4 juillet davantage de concret du discours de politique générale du premier ministre Edouard Philippe. Emmanuel Macron, qui a promis un « changement profond » pour répondre à « l’impatience » des Français, n’a pas convaincu les commentateurs.
Le plus sévère est sans conteste L’Humanité. L’éditorialiste du journal communiste, Patrick Apel-Muller, fustige « un long prêche cauteleux, un chapelet de platitudes et un hachis de grands principes réduits à des banalités ».
La Une de « Libération » le mardi 4 juillet.
« Après la vague Macron, le Macron vague », s’amuse Laurent Joffrin dans Libération, en notant que « tout en promettant de ne pas biaiser avec le réel, Emmanuel Macron a pris la diagonale du flou ».
Un partage des tâches commenté
« À force de constater que François Hollande était incapable de prendre de la hauteur, Emmanuel Macron a visiblement décidé d’adopter l’attitude inverse », commente Paul-Henri du Limbert dans Le Figaro, quotidien qui estime que « Macron laisse à Philippe les sujets qui fâchent ».
Dans Les Echos, Cécile Cornudet précise en effet la répartition des rôles au sein du couple exécutif : « au président les mots, les concepts ; au premier ministre, les actes et les gestes. La tête et les tripes ». Un avis partagé par Christophe Bonnefoy dans Le Journal de la Haute-Marne :
« A Edouard Philippe le discours de politique générale ; le plus risqué. Au chef de l’Etat, hier, celui très général sur sa vision de la politique. A lui les envolées lyriques, au chef du gouvernement les considérations plus techniques. »
Dans la presse régionale, Pascal Coquis, des Dernières Nouvelles d’Alsace, a trouvé le discours « trop long, par instants surjoué, bien écrit mais perclus de formules lénifiantes, moralisateur parfois et finalement creux, il s’est révélé un moment considérablement ennuyeux et même par séquences pénible ».
Au contraire, Jean-Michel Helvig de La République des Pyrénées salue « un discours de haute tenue et bonne facture ».