Un policier mis en examen pour association de malfaiteurs terroriste
Un policier mis en examen pour association de malfaiteurs terroriste
Par Elise Vincent, Julia Pascual
Le gardien de la paix est soupçonné d’avoir aidé son frère détenu et mis en cause pour avoir entretenu des liens avec des djihadistes en zone irako-syrienne.
Un policier du commissariat du Kremlin-Bicêtre (Val-de-Marne) a été interpellé, le 27 juin, et mis en examen pour association de malfaiteurs terroriste, a indiqué, vendredi 7 juillet, une source judiciaire, confirmant une information d’Europe 1. Ce gardien de la paix est soupçonné d’avoir commis des infractions dans le but d’aider son frère, placé depuis un an en détention provisoire. Un jeune homme mis en cause dans un dossier terroriste pour avoir entretenu des liens avec des djihadistes français en zone irako-syrienne. Il est notamment accusé de financement du terrorisme.
Le fonctionnaire de 42 ans est suspecté d’avoir consulté des fichiers de police sans lien avec les procédures dont il avait la charge. Il est aussi poursuivi pour escroquerie en lien avec une entreprise terroriste, car il aurait utilisé de faux papiers pour tenter de récupérer des colis. Il aurait enfin eu des échanges avec son frère avant et pendant sa détention au cours desquels il aurait tenu des propos très explicites quant à son adhésion aux thèses de l’organisation Etat islamique.
« Entre 20 et 30 signalements par an » au sein de l’institution
Le fonctionnaire de police appartient à la brigade accidents et délits routiers. Une unité qui fait partie du service judiciaire du commissariat du Kremlin-Bicêtre. « Il a moins de dix ans de police. Il avait travaillé dans Paris avant », indique Yves Lefebvre, secrétaire général du syndicat Unité SGP-police Force ouvrière, dont l’agent était adhérent.
Dans la foulée de son arrestation, les services de renseignement ont mené des perquisitions, notamment au commissariat du Kremlin-Bicêtre. A l’issue de sa garde à vue, il a été placé sous contrôle judiciaire, avec interdiction de porter une arme. Le parquet a fait appel, et requiert son placement en détention provisoire. Vendredi, la préfecture de police a annoncé qu’il allait faire l’objet d’une suspension administrative, à titre conservatoire, dans l’attente d’une procédure disciplinaire.
« La problématique de la radicalisation peut toucher tous les milieux professionnels », insiste une source policière. Il y aurait « entre 20 et 30 signalements par an » au sein de l’institution, qui regroupe quelque 150 00 agents. « Il y a de tout. Du converti qui inquiète ses collègues à la personne qui a réellement de mauvaises fréquentations. Pour beaucoup, les cas signalés sont liés à des jeunes récemment intégrés, des adjoints de sécurité ou des élèves gardiens de la paix. Il s’agit surtout de pratiques religieuses ostentatoires, qui ne respectent pas l’obligation de neutralité. Et cela fait l’objet d’un traitement disciplinaire. »