Le parquet du tribunal de grande instance de Paris a fait savoir jeudi 13 juillet que de nouvelles expertises confirment l’origine criminelle de la mort, demeurée mystérieuse, du juge français Bernard Borrel, dont le corps a été retrouvé à Djibouti en 1995.

Les experts, saisis à la demande des avocats de la veuve du juge et du magistrat chargé de l’information judiciaire, ont fondé leurs conclusions, rendues le 26 juin, sur des photographies prises lors de la levée du corps et sur des rapports médico-légaux, précise le parquet dans un communiqué.

Cette affaire jamais élucidée a longtemps perturbé les relations entre la France et Djibouti, où Paris a sa principale base militaire sur le continent africain.

Acte criminel

Le corps de Bernard Borrel, coopérant français et conseiller technique auprès du ministère djiboutien de la justice, avait été découvert carbonisé près de la ville de Djibouti en octobre 1995. La thèse du suicide initialement retenue a fait place à celle d’un assassinat, après de premières expertises médico-légales.

La veuve du magistrat soutient la thèse d’un crime commandité par l’actuel président du pays, Ismaël Omar Guelleh, en s’appuyant sur un témoignage versé au dossier, celui de Mohammed Alhoumekani, ancien militaire djiboutien. Djibouti nie toute implication. Depuis 2002, c’est bien un acte criminel qui fait l’objet de l’information judiciaire.