Renault signe un accord de 660 millions d’euros en Iran
Renault signe un accord de 660 millions d’euros en Iran
Le Monde.fr avec AFP
L’accord prévoit la construction de 300 000 voitures par an à terme. Près d’un tiers de la production sera destiné à l’exportation.
La marque française est la deuxième, après PSA, à signer un accord de coentreprise en Iran. | CHRISTIAN HARTMANN / REUTERS
Renault consolide sa présence en Iran. Le constructeur automobile y a signé lundi 7 août un accord de 660 millions d’euros afin d’y produire, à terme, 300 000 véhicules par an. Ces investissements passeront par la création d’une coentreprise détenue par Renault (60 %), l’Organisation pour la rénovation et le développement industriel (20 %) – un organisme public iranien – et la société privée iranienne Parto Neguine Nasseh (20 %).
« Nous sommes heureux de signer cet accord historique, a déclaré Thierry Bolloré, le numéro deux du groupe français, qui a signé l’accord. Pour Renault, l’Iran est connu pour sa grande capacité industrielle, ses infrastructures pour l’industrie automobile, les compétences de ses ressources humaines et sa position géopolitique unique. »
« La première phase de cet accord d’une valeur de 660 millions d’euros prévoit la construction de 150 000 voitures » par an, a détaillé Mansour Moazami, le patron de l’Organisation pour la rénovation et le développement industriel. Les premières voitures ainsi produites seront vendues d’ici un an et demi, a-t-il encore précisé.
La seconde phase du projet commencera en 2019 et durera trois ans. Selon les termes de l’accord, 30 % des véhicules et des pièces détachées produits dans cette usine iranienne seront exportés.
La coentreprise sera installée à Saveh, à environ 120 kilomètres au sud-ouest de Téhéran, dans une usine déjà existante qui sera développée et modernisée. Elle produira des modèles Renault Symbol et Duster de Dacia, marque roumaine rachetée par Renault.
2 millions de véhicules en 2020
Un « accord stratégique » avait été signé en septembre 2016 à Paris entre Renault et le ministre de l’industrie iranien, Mohammad Reza Nematzadeh, pour la création de cette nouvelle entreprise commune.
Le contrat prévoit que la coentreprise travaillera « avec 15 entreprises iraniennes pour la fourniture de pièces détachées », selon M. Nematzadeh, qui assistait à la cérémonie de signature. « Nous espérons faire passer ce chiffre à 60 entreprises », a-t-il ajouté. Mais, ces entreprises devront satisfaire les conditions de qualité et de prix, généralement déterminantes.
« Il s’agit d’un contrat unique en termes d’investissement, de transfert de technologies, de localisation, du développement des talents iraniens, de la création d’un centre d’ingénierie et de la production de voitures modernes (…) et d’exportation », a pour sa part souligné M. Bolloré.
« Renault a prouvé son engagement avec sa présence sans discontinuité depuis le début de ses opérations en 2004 en Iran et cette signature confirme notre (…) engagement pour des opérations à long terme en Iran », a-t-il poursuivi. Renault est déjà présent dans ce pays de 80 millions d’habitants avec une capacité existante de production de 200 000 véhicules par an.
Le constructeur français estime que la production automobile en Iran devrait atteindre deux millions de véhicules par an en 2020. Le 21 juin 2016, le groupe français PSA avait déjà signé un accord de coentreprise avec Iran Khodro, scellant son retour industriel dans le pays dans la foulée de la levée de sanctions internationales, après l’accord sur le nucléaire iranien.
Depuis cet accord conclu en juillet 2015 entre l’Iran et les grandes puissances, les compagnies françaises ont fait un retour en force en Iran, et poursuivent leur implantation en dépit de la pression des Etats-Unis, qui ont adopté depuis de nouvelles sanctions contre l’Iran.