Burkina : nouveau dispositif sécuritaire après une récente attaque terroriste
Burkina : nouveau dispositif sécuritaire après une récente attaque terroriste
Le Monde.fr avec AFP
La capitale burkinabée est la cible d’attentats djihadistes depuis deux ans. Le dernier en date, contre un restaurant halal de l’artère principale, a tué 19 personnes.
Le Burkina Faso a mis en place un nouveau dispositif sécuritaire dans la capitale Ouagadougou, théâtre des attaques terroristes qui ont fait 19 morts à la mi-août, a annoncé, lundi 4 septembre, son ministre de la sécurité, Simon Compaoré.
« Nous avons pris des dispositions sur Kwamé-N’Krumah [la principale avenue de la capitale], vous verrez des mesures pérennes, de nuit comme de jour pour minimiser beaucoup de risques » d’attaques jihadistes, a déclaré M. Compaoré à l’issue d’une rencontre à huis clos avec les riverains et responsables de boutiques et autres commerces de cette avenue.
« Nous faisons tout pour que cette avenue soit plus sécurisée, plus belle parce que des mesures fortes sont en train d’être prises pour que ça le soit », a-t-il insisté, soulignant compter sur la détermination des « jeunes gendarmes et policiers ».
Le 13 août, cette artère principale de la capitale burkinabée a été la cible d’une attaque terroriste, deux assaillants ayant ouvert le feu sur un café-restaurant halal Aziz Istanbul, tuant 19 personnes et en blessant 21 autres.
En janvier 2016, une précédente attaque qui avait visé le restaurant Cappuccino, l’hôtel Splendid, l’hôtel Yibi et le Taxi-Brousse, également situé sur l’avenue Kwamé-N’Krumah, avait fait 30 morts et 71 blessés.
« Apporter la riposte nécessaire »
« C’est vrai nous avons déploré des morts mais comme partout ailleurs, nous n’allons pas nous laisser abattre par cela. Nous allons faire comme les autres qui ont su résister, s’organiser et apporter la riposte nécessaire », a poursuivi le ministre Compaoré sans plus de précisions sur le dispositif sécuritaire.
Selon des riverains de l’avenue Kwamé-N’Krumah interrogés par l’AFP, des patrouilles à pied et en pick-up tout comme des contrôles d’identité sont réguliers le long de l’artère depuis quelques jours.
« Depuis jeudi, nous avons des policiers et des gendarmes qui patrouillent dans les deux sens de l’avenue et qui s’installent devant certains points chauds », a affirmé à l’AFP Zeinatou Kontogomdé, propriétaire du Taxi-Brousse, un lieu emblématique de la vie nocturne ouagalaise.
Pays sahélien pauvre d’Afrique de l’Ouest jusque-là épargné par les attaques et enlèvements d’Occidentaux, le Burkina est entré depuis avril 2015 dans un cycle d’enlèvements et d’attaques islamistes, surtout dans le nord du pays, frontalier du Mali et du Niger.