Les bourses japonaise et sud-coréenne affectées par les tensions en Asie de l’Est
Les bourses japonaise et sud-coréenne affectées par les tensions en Asie de l’Est
Par Philippe Mesmer (Tokyo, correspondance)
Les crispations grandissantes entre la Corée du Nord et les Etats-Unis ont poussé à la baisse les indices boursiers à Tokyo et à Séoul.
Un trader dans la salle du marché des changes de Séoul, en Corée du Sud, le 30 août. / LEE JIN-MAN / AP
Les bourses japonaise et sud-coréenne ont renoué, jeudi 7 septembre, avec les hausses. A la mi-séance, l’indice Nikkei progressait de 0,2 %, à 19 396,52 points, et le Kospi de 1,22 %, à 2 348,17 points. Cette reprise a mis fin à plusieurs journées de pertes, en grande partie liées à l’exacerbation des tensions en Asie de l’Est. Celles-ci sont alimentées par le tir d’un missile nord-coréen passé au-dessus du Japon, le 29 août, et par le sixième essai nucléaire mené par cette même Corée du Nord, le 3 septembre.
A Tokyo, la Bourse a reculé quatre séances de suite et à Séoul, cinq. Côté sud-coréen, des craintes portent sur l’impact de cette crise sur une économie déjà affectée par les représailles décidées par la Chine depuis le déploiement, en mars, du système américain de défense antimissile Thaad (acronyme de Terminal High Altitude Area Defense), pour protéger le pays des missiles du Nord.
L’activité dans le sud de la péninsule serait la première touchée par un nouveau durcissement des positions, américaines notamment, le président des Etats-Unis, Donald Trump, ayant menacé le 4 septembre de rompre les échanges avec les pays faisant commerce avec le régime de Pyongyang.
Inquiétude chez les investisseurs
Les craintes de Séoul ont tout juste été atténuées le 7 septembre, quand les conseillers du locataire de la Maison Blanche ont laissé entendre que les Etats-Unis ne mettraient pas fin, « pour le moment », à l’accord de libre-échange avec la Corée du Sud, une mesure pourtant évoquée par Donald Trump.
Au Japon également, une certaine inquiétude règne chez les investisseurs. Après avoir atteint son plus haut de l’année, le 20 juin, à 20 230,41 points, le Nikkei a amorcé une baisse régulière qui s’est accélérée en août – au moment des virulents échanges entre Washington et Pyongyang sur la menace nord-coréenne de tirer des missiles en direction du territoire américain de Guam, dans le Pacifique – et qui s’est poursuivie avec les récents tirs de missiles et l’essai nucléaire.
« Même les investisseurs étrangers commencent à vendre les titres japonais, par crainte des risques liés à la Corée du Nord », a pu observer Norihiro Fujito, spécialiste des investissements à Mitsubishi UFJ Morgan Stanley Securities.
Les craintes sont également perceptibles sur le marché des changes. Le yen ne cesse de s’apprécier face au dollar. Le billet vert s’échangeait, jeudi 7 septembre, autour de 109 yens, contre 114,16, le 11 juillet. Les achats de yens s’appuieraient notamment sur l’idée que les industriels et les particuliers nippons pourraient rapatrier des capitaux placés à l’étranger en cas de conflit dans la péninsule.