Le premier ministre libanais, Saad Hariri, annonce sa démission
Le premier ministre libanais, Saad Hariri, annonce sa démission
Le Monde.fr avec AFP et Reuters
M. Hariri, qui était à la tête du pays depuis le mois de janvier, a dit craindre pour sa vie et a insisté sur la tension croissante avec le Hezbollah et son allié iranien.
Le premier ministre libanais, Saad Hariri, a annoncé sa démission, samedi 4 novembre, à la surprise générale. Il a accusé le Hezbollah chiite et son allié iranien de « mainmise » sur le Liban et a affirmé avoir peur d’être assassiné.
« J’annonce ma démission du poste de premier ministre », a ainsi déclaré M. Hariri, qui se trouve actuellement en Arabie saoudite, dans un discours retransmis par la chaîne satellitaire Al-Arabiya. Selon les informations du Monde, un des conseillers de M. Hariri lui avait déjà suggéré de démissionner il y a quelques semaines, mais l’idée avait alors été écartée.
« L’Iran a une mainmise sur le destin des pays de la région (…). Le Hezbollah est le bras de l’Iran non seulement au Liban mais également dans les autres pays arabes », a dénoncé le premier ministre démissionnaire. Et « ces dernières décennies, le Hezbollah a imposé une situation de fait accompli par la force de ses armes », a-t-il ajouté.
« Je sens que ma vie est visée »
La démission, totalement inattendue, intervient un an après sa nomination. Le système de partage du pouvoir au Liban entre communautés prévoit que le poste de chef de l’Etat revient à un chrétien maronite, actuellement Michel Aoun, celui de premier ministre à un sunnite et celui de président du Parlement à un chiite. Le Hezbollah chiite fait partie du gouvernement de M. Hariri.
Le puissant mouvement armé est aussi un allié crucial du régime de Bachar Al-Assad dans la guerre en Syrie voisine. Il est soutenu par Téhéran et est le seul parti libanais à avoir gardé ses armes après la fin de la guerre civile au Liban (1975-1990). La guerre en Syrie a encore accentué les divisions au Liban, entre détracteurs et partisans du régime de Damas. Saad Hariri, farouchement hostile au régime syrien, fait partie des premiers.
« Je sens que ma vie est visée », a-t-il déclaré, affirmant que le Liban vivait une situation similaire à celle qui prévalait avant l’assassinat de son père, Rafic Hariri, ancien premier ministre. Quatre membres du Hezbollah sont mis en cause dans ce meurtre qui a ébranlé le Liban en 2005.