Au Honduras, « le vol des élections » fait descendre des milliers de personnes dans la rue
Au Honduras, « le vol des élections » fait descendre des milliers de personnes dans la rue
Le Monde.fr avec AFP
Les manifestants accusent le président sortant Juan Orlando Hernandez de fraudes lors du scrutin du 26 novembre.
Les manifestants dénoncent des fraudes lors de l’élection présidentielle gagnée de justesse par Juan Orlando Hernandez, le président sortant. / Fernando Antonio / AP
Ils étaient environ 5 000 à marcher dans les rues de Tegucigalpa, la capitale du Honduras, aux cris de « la dictature va tomber » vendredi 8 décembre. Ces sympathisants de l’opposition se disent « indignés par le vol » de l’élection présidentielle du 26 novembre dans ce pays aux 9 millions d’habitants.
Selon le décompte du Tribunal suprême électoral (TSE), le président sortant, Juan Orlando Hernandez (Parti national) a remporté le scrutin avec 42,98% des suffrages contre 41,38% à son adversaire, Salvador Nasralla, de l’Alliance de l’Opposition contre la Dictature (gauche), qui dénonce des fraudes.
M. Nasralla, un populaire présentateur de télévision, réclame un recomptage du scrutin par des organismes internationaux indépendants. C’est lui qui a appelé ses sympathisants à manifester tout en déposant une plainte contre le président du TSE, David Matamoros.
Un recomptage des bulletins en cours
Dans sa plainte, il fait valoir que le matin du 27 novembre, des résultats partiels portant sur 57% des bulletins de vote lui donnaient une avance de cinq points, soit selon lui « une tendance irréversible ».
Mais deux jours plus tard, « dans une absurdité arithmétique, la tendance a commencé à s’inverser » jusqu’à ce que le président sortant l’emporte « en modifiant les documents électoraux », poursuit le document.
Le président de la TSE rejette ces accusations. Il a fait entamer jeudi un nouveau recomptage de 4 753 urnes suspectées de contenir des incohérences avec les résultats entrés dans le système informatique du TSE. Ce recomptage, en présence de membres de la société civile et d’observateurs de l’Organisation des Etats américains (OEA) et de l’Union européenne, mais sans représentants de l’opposition qui ont refusé de participer, devrait prendre fin lundi.
Jeudi, c’était les partisans de M. Hernandez qui défilaient à Tegucigalpa pour défendre « leur » victoire électorale.