Steve Wozniak, Tim Berners-Lee… L’appel des pionniers pour défendre la neutralité du Net
Steve Wozniak, Tim Berners-Lee… L’appel des pionniers pour défendre la neutralité du Net
Une vingtaine de grands noms d’Internet ont appelé des parlementaires américains à faire annuler le vote qui doit annoncer jeudi la fin de la neutralité du Net.
« Vous ne comprenez pas comment fonctionne Internet. » C’est avec ces mots sévères qu’une vingtaine de « pionniers de l’Internet », comme ils se surnomment, ont invectivé lundi 11 décembre dans une lettre ouverte la Federal Communications Commission (FCC), le régulateur américain des télécommunications. Celle-ci s’apprête, jeudi 14 décembre, à mettre fin à la neutralité du Net aux Etats-Unis, ce que veulent à tout prix éviter les signataires.
La neutralité du Net est un principe qui régit Internet depuis ses débuts, et qui garantit que tous les contenus voyagent de manière indiscriminée. Alors que ce principe avait été renforcé sous Barack Obama, l’administration Trump s’apprête à y mettre un terme avec ce vote de la FCC, dont l’issue fait peu de doute.
C’est pourquoi cette vingtaine de pionniers a décidé d’interpeller dans ce message plusieurs parlementaires, tous membres de commissions du Congrès chargées des communications et des technologies : « Nous vous écrivons pour vous demander, respectueusement, d’appeler le président de la FCC, Ajit Pai, à annuler le vote. »
« Une menace imminente »
Il s’agit pour eux « d’une menace imminente pour l’Internet que nous avons créé, pour lequel nous avons travaillé si dur ». « Il faut l’empêcher », écrivent ces personnalités éminentes. Parmi elles, Tim Berners-Lee, l’inventeur du World Wide Web, Steve Wozniak, le cofondateur d’Apple ou encore Vint Cerf, considéré comme l’un des pères d’Internet.
La décision que s’apprête à prendre la FCC « abrogerait des protections clés qui empêchent les fournisseurs d’accès à Internet de bloquer du contenu, des sites et des applications, de ralentir ou d’accélérer des services ou des types de services », affirment-ils.
La vingtaine de signataires souligne aussi que la décision de la FCC « est fondée sur une connaissance imparfaite et factuellement incorrecte des technologies d’Internet ». Ils rappellent que la FCC s’est vu transmettre en juillet des recommandations, signées par plus de 200 experts, soulignant plusieurs erreurs, et « ignorées » par l’organisme. « Malgré ce commentaire, la FCC n’a pas corrigé ses erreurs », déplorent-ils.
Ceux-ci estiment aussi que la FCC agit « à la hâte », et n’a notamment pas eu le temps d’étudier les millions de commentaires publiés par les internautes dans le cadre de la consultation publique.