En 2018, le parti présidentiel veut se remettre en marche
En 2018, le parti présidentiel veut se remettre en marche
Par Bastien Bonnefous, Cédric Pietralunga
Le secrétaire d’Etat chargé des relations avec le Parlement, Christophe Castaner, devait présenter, vendredi 26 janvier, « les grandes orientations » pour le mouvement en 2018.
French Prime Minister Edouard Philippe (L) and French Junior Minister for the Relations with Parliament, Christophe Castaner attend a session of questions to the government on January 24, 2018 at the National Assembly in Paris. / AFP / JACQUES DEMARTHON / JACQUES DEMARTHON / AFP
Le parti présidentiel La République en marche (LRM) fait sa rentrée, avec toujours les mêmes enjeux : exister et se structurer. Son délégué général, le secrétaire d’Etat chargé des relations avec le Parlement, Christophe Castaner, devait présenter, vendredi 26 janvier, « les grandes orientations » pour le mouvement en 2018. Bombardé numéro un de LRM lors du congrès de Lyon le 18 novembre 2017, M. Castaner a la tâche compliquée de devoir faire vivre ce parti qui s’interroge toujours sur la meilleure façon de rebondir après la victoire d’Emmanuel Macron à la présidentielle et celle aux législatives. Etre un mouvement uniquement en soutien de l’action gouvernementale, comme c’est le cas actuellement, ne suffira pas pour que LRM existe pleinement dans le débat politique national.
« Se mettre dans le post-Macron »
Riche d’un budget de quelque 20 millions d’euros annuels pendant cinq ans, le parti revendique près de 400 000 adhérents. Un chiffre difficile à vérifier et à interpréter, l’adhésion à LRM étant gratuite quand les autres partis ne prennent en compte que les militants qui cotisent. Combien de « marcheurs » sont en réalité actifs sur le terrain ? Un quart à peine, comme l’estiment plusieurs responsables du mouvement ?
Parmi les chantiers à mener pour M. Castaner, figure la remise en mouvement de la société civile macroniste au niveau local, qui avait été une des forces du chef de l’Etat durant la campagne présidentielle. Un moyen aussi pour LRM de préparer les prochaines échéances électorales, européennes et municipales. « Nous poursuivrons notre méthode reposant sur l’écoute, la compréhension et le diagnostic partagé, afin de proposer un projet adapté à chaque territoire et qui réponde aux attentes et préoccupations des électeurs. Et nous investissons massivement pour poursuivre le renouvellement et identifier les talents, futurs candidats et candidates qui porteront ces projets », explique au Monde M. Castaner.
LRM doit également servir de boîtes à idées. Certains élus considèrent en effet que le programme d’Emmanuel Macron, appliqué au pas de charge depuis huit mois, ne permettra pas de nourrir l’ensemble du mandat. « Il faut qu’on se structure pour alimenter en propositions la suite du quinquennat », explique un cadre du mouvement.
M. Castaner aimerait faire davantage participer des intellectuels et des chercheurs aux travaux menés au sein de LRM. Une manière de mieux définir ce qu’est le macronisme en mettant des mots sur sa ligne politique. Une façon aussi de commencer à faire la preuve que le parti peut vivre sans son créateur s’il veut s’installer durablement dans le paysage politique. « Il faut se mettre dans le post-Macron dès maintenant », estime un membre du bureau exécutif de LRM.