La sélection séries du « Monde »
La sélection séries du « Monde »
Chaque mardi, « La Matinale du Monde » vous propose un choix de séries à (re)découvrir sur petit écran.
LES CHOIX DE LA MATINALE
Un blockbuster qui ratisse large, l’adaptation d’un récit culte au Québec et un projet de série signé Michael Haneke : voici notre sélection hebdomadaire de séries.
« Altered Carbon » : un blockbuster qui fait pschitt
Altered Carbon | Official Trailer [HD] | Netflix
Durée : 02:23
Adaptée du roman de science-fiction Carbone modifié (2002), de Richard Morgan, la série Altered Carbon aligne tous les critères à même de défier les blockbusters d’Hollywood. Un des budgets les plus importants de l’histoire des productions Netflix. Une recréation confiée à Laeta Kalogridis, qui fut notamment coscénariste du film Terminator Genisys et productrice d’Avatar. Une réalisation du pilote due à Miguel Sapochnik, qui dirigea le célèbre épisode de Games of Thrones « Battle of the Bastards ».
On aurait pu croire, au vu de ses premières images très stylées et de son côté « pot-pourri », à une série en forme de truculent pastiche tissé d’humour noir. Mais pas de clin d’œil ici, pas d’humour. Du cyberpunk et du space opera, du transhumanisme et du gore, des jeux du cirque et du sexe, du Jedi et du kung-fu, du militaire et du western, du sang et des seins : il y a du pop-corn plein le gobelet pour chacun selon son goût.
Tout, pourtant, a été minutieusement pensé pour faire d’Altered Carbon un grandiose spectacle : la mise en images, le travail sur les décors, sur les lumières, la diversité des ambiances et des scènes de combat. Mais le scénario ne se montre pas à la hauteur des images censées nous transporter au XXIVe siècle, et les personnages, qui peuvent se réincarner dans de nouvelles enveloppes corporelles après leur mort, nous restent étrangers. Martine Delahaye
Altered Carbon, saison 1, série créée par Laeta Kalogridis. Avec Joel Kinnaman (EU, 2017, 8 x 52 minutes). Sur Netflix.
« Les Pays d’en haut » : le roman national québécois
Vidéo promotionnelle - Les pays d'en haut
Durée : 01:41
La série Les Belles Histoires des pays d’en haut représente peu ou prou le récit national que s’est forgé le Québec à propos de sa création. Adaptée du roman Un homme et son péché, de Claude-Henri Gagnon, elle conte la vie rurale du petit village de Saint-Adèle, à partir des années 1880, au temps de la colonisation des terres du Nord, dans les Laurentides. Le tout sur fond d’une grande histoire d’amour entre la belle et courageuse Donalda et le jeune et fantasque « draveur » Alexis, une idylle que n’aura de cesse de mettre à mal un autre amoureux transi de Donalda, l’avare et manipulateur Séraphin.
Proposé sous forme de feuilleton radiophonique pendant vingt-trois ans (de 1939 à 1962), puis comme « téléroman » pendant quatorze saisons (entre 1956 et 1970, soit près de 500 épisodes), recréé sous forme de films, de pièces et de bandes dessinées, Un homme et son péché est très certainement l’œuvre littéraire québécoise qui aura connu la plus grande diversité de relectures et d’adaptations. Or ce n’est pas fini, puisque depuis 2016, la télévision publique québécoise en présente une nouvelle adaptation : Les Pays d’en haut. Une série qui en est à sa troisième saison (de dix épisodes chacune), et que TV5 Monde vient de commencer de diffuser le mercredi. M. De.
Les Pays d’en haut, saison 1, série créée par Gilles Desjardins et Sylvain Archambault. Avec Sarah-Jeanne Labrosse, Maxime Le Flaguais, Vincent Leclerc. Sur TV5 Monde, les mercredis vers 22 h 45.
A venir : une série de Michael Haneke
Caché (2005) Trailer
Durée : 02:02
« Après dix films pour la télévision et douze au cinéma, j’avais pour une fois envie de raconter une histoire plus longue », a indiqué le cinéaste Michael Haneke (couronné d’un Oscar et d’une double Palme d’or, pour ses films Le Ruban blanc et Amour), lundi 29 janvier. Il développe, a-t-il précisé, une série dystopique en dix épisodes, Kevin’s Book, tournée en anglais et située dans un futur proche. Un groupe de jeunes gens, contraints à un atterrissage d’urgence, vont, pour la première fois, être amenés à voir leur pays sous son vrai visage.
Rien n’a filtré, pour autant, sur l’auteur du scénario ni même sur la réalisation : Haneke entend-il diriger le projet de A à Z, ou y avoir un droit de regard en tant que producteur exécutif ? Aucun nom de diffuseur n’a été dévoilé pour le moment. Cela se fera en tout cas sous la gouverne du groupe de production FremantleMedia, qui a déjà à son actif des collaborations avec Neil Gaiman sur la série American Gods, et avec Paolo Sorrentino pour The Young Pope. M. De.