Le projet de YelloPark à Nantes fait polémique
Le projet de YelloPark à Nantes fait polémique
LE MONDE ECONOMIE
Les promoteurs du nouveau stade font face à l’opposition de riverains et de supporteurs.
Stade de la Baujoire à Nantes, le 23 janvier 2018. / LOIC VENANCE / AFP
Un séminaire de psychologues sous les travées de la Beaujoire ? Dans la salle de presse de l’enceinte en sursis, quatre hommes discouraient sur un patient visiblement en quête d’amour. L’un – Tom Sheehan, finalement architecte – le disait « les bras grands ouverts » et « en dialogue avec la ville et le quartier ». Un autre – Waldemar Kita, patron du FC Nantes – lui désignait « un chemin, une direction », afin qu’il « s’adapte à toutes les situations ». Si le patient en question s’est révélé de verre et d’acier, sa quête de reconnaissance ne s’annonce pas moins périlleuse.
Les premiers traits du YelloPark étaient à peine dévoilés qu’ils ont subi la fronde d’une partie des 300 personnes venues participer à la réunion publique organisée jeudi 29 mars, à Nantes, dans le cadre de la concertation publique sur le nouveau stade.
Présenté comme « le projet le plus beau et le plus important actuellement lancé en France » par Waldemar Kita, qui y voit « un outil de travail à la hauteur de la métropole [de Nantes] », le YelloPark n’a pas su convaincre par sa structure futuriste ceux qui doutent de l’utilité même d’ériger un nouvel écrin pour le club de football du FC Nantes.
« Indigeste et grossier »
Si un curieux est parvenu à arracher un sourire aux maîtres d’ouvrage en leur confiant qu’il voyait dans l’hexagone formé par le (peut-être) futur stade « la France, avec sa Normandie et la Côte d’Azur », d’autres ont fait feu de tout bois sur la maquette, décrivant ici « un boulon, une grosse masse » ou là un monument « indigeste, grossier, massif et imposant ».
Courtois à défaut d’être particulièrement constructifs, les échanges se sont musclés quand Florian Le Teuff, président de l’association A la Nantaise et ardent défenseur d’un simple relifting de l’actuel stade de la Beaujoire, a dénoncé « une fausse concertation, réduite à trois mois contre près de cinq ans à Lyon ». « N’énoncez pas des vérités qui n’en sont que des demies, lui a sèchement répliqué Yoann Joubert, PDG de Réalités et associé au président du FC Nantes sur le projet. Lyon avait nécessité des expropriations et plus de 200 millions d’investissement public. »
Trois heures de réunion ne seront finalement pas parvenues à clarifier quelques-uns des nombreux points de dissension qui accompagnent la naissance du projet, évalué à 200 millions d’euros.
Evoquée en début de soirée par les deux garants mandatés par la Commission nationale du débat public, la prolongation, pour un mois, de la concertation, initialement close le 19 avril, ne serait pas de trop pour tenter de convaincre tous ceux qui dédaignent les « bras grands ouverts » du YelloPark.