Des policiers devant le centre commercial de la cité sensible de la Rose des vents, également baptisée les 3 000, à Aulnay-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis, le 6 février 2017, peu après l’affaire Théo L. / GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP

Après l’agression lundi 1er janvier d’un policier à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), une enquête, pour « violences contre personne dépositaire de l’autorité publique », a été confiée à un juge d’instruction, a annoncé, jeudi, le parquet de Bobigny. Ce dernier invoque la nécessité de mener « des investigations supplémentaires ».

Cinq jeunes, âgés de 14 à 24 ans, devaient être jugés jeudi après-midi en comparution immédiate et le mineur être présenté à un juge des enfants.

Les jeunes mis en cause nient toute participation aux violences contre le policier. Les faits se sont produits lundi peu avant 18 heures, dans la cité populaire des 3 000 d’Aulnay-sous-Bois. En ce lendemain de Nouvel An, la brigade anticriminalité (BAC) repère un homme à scooter, soupçonné de participer à un trafic de stupéfiants, relate une source policière. Le suspect prend la fuite avant d’être rattrapé par un policier.

Selon cette même source, des jeunes, arrivés en renfort, ont alors frappé à coups de pied le fonctionnaire. L’un d’eux a « sauté sur sa tête à pieds joints », d’après des sources policières. Un autre agent avait tiré en l’air avec son arme de service.

Le fonctionnaire, qui souffre de contusions à la tête et d’une entorse au poignet, s’est vu prescrire huit jours d’incapacité totale de travail (ITT).

Vidéo amateur en contrepoint

Par ailleurs, une vidéo amateur postée sur les réseaux sociaux après ce contrôle montre un jeune au sol, casqué, frappé à coups de poing par un homme en civil qui brandit ensuite une arme. La vidéo qui ne dure que quelques secondes semble « correspondre à une scène évoquée par les policiers », a fait savoir mercredi une source proche de l’enquête.

« Les policiers indiquent que l’un d’eux, menacé par le groupe, a frappé le jeune qu’il tenait au sol avec son arme, car il tentait de le frapper. » Le jeune ne s’est vu prescrire aucun jour d’ITT, a précisé cette source.

Cette affaire intervient alors que deux policiers ont été violemment agressés dans la nuit du Nouvel An à Champigny-sur-Marne (Val-de-Marne). Les syndicats policiers, qui demandent des mesures face au « sentiment d’impunité » de leurs agresseurs, seront reçus le 10 janvier par le ministre de l’intérieur, Gérard Collomb.