Paris-Roubaix : la mort de Michael Goolaerts endeuille une nouvelle fois le peloton
Paris-Roubaix : la mort de Michael Goolaerts endeuille une nouvelle fois le peloton
Par Alexandre Pedro (envoyé spécial à Roubaix)
Disparu à 23 ans, le cycliste belge vient s’ajouter à la liste des coureurs récemment morts en course.
Michael Goolaerts, image du compte Twitter de l’équipe Véranda’s Willems-Crelan
Michael Goolaerts participait à son premier Paris-Roubaix. A 23 ans, le coureur belge de l’équipe Véranda’s Willems-Crelan découvrait les grands classiques du cyclisme. Une semaine plus tôt, il diffusait sur son compte Twitter une photo de lui gravissant le terrible mur de Grammont dans le Tour des Flandres où il avait pris part à l’échappée matinale. Goolaerts est mort dimanche soir à l’hôpital de Lille, à 22 h 40. « C’est avec une tristesse inimaginable que nous devons communiquer le décès de notre coureur et ami Michael Goolaerts », annonçait son équipe dans un communiqué.
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— Snipercycling (@Veranda’s Willems - Crelan Pro Cycling Team)
La nouvelle était redoutée depuis que le coureur avait été retrouvé inanimé dans le deuxième des 29 secteurs de cette 116e édition de Paris-Roubaix. Peu avant 14 heures, les caméras avaient furtivement montré le corps de Michael Goolaerts, les bras en croix au bord d’un talus à gauche d’une route en descente, 100 kilomètres après le départ de Compiègne. Le cycliste était tout de suite pris en charge et réanimé par l’équipe médicale de la course, puis les sapeurs-pompiers et le SMUR avant d’être héliporté à l’hôpital de Lille.
La course, elle, continuait. A l’avant, le prodige Wout Van Aaert meneur et ami de Goolaerts dans l’équipe Véranda’s Willems (invitée par l’organisation), partait à la poursuite du futur vainqueur, Peter Sagan. Mais une crevaison dans le secteur du carrefour de l’Arbre allait ruiner les espoirs de podium de celui qui ignorait encore tout du sort de son coéquipier. Le directeur sportif, Nick Nuyens, quittait le parcours pour se rendre au chevet de son coureur.
Quand Sagan franchit la ligne en vainqueur devant le Suisse Silvan Dillier, Michael Goolaerts est déjà mourant. Son sort jette un voile noir sur la performance du Slovaque, premier champion du monde victorieux à Roubaix depuis Bernard Hinault en 1981.
Alors que supporteurs belges et journalistes se pressaient devant le bus Véranda’s Willems, le porte-parole de l’équipe demandait de respecter le silence de l’équipe et de ne pas relayer les rumeurs. Le communiqué tombera cinq heures plus tard, précisant que le jeune coureur « était décédé d’un arrêt cardiaque en présence des membres de sa famille et de ses proches ».
Passé professionnel en 2014 chez Véranda Willems, Michael Goolaerts avait effectué un détour de deux ans chez Lotto-Soudal avant de revenir en 2017 dans sa formation d’origine. Ce rouleur au gabarit athlétique (1,86 m pour 80 kg) taillé pour les classiques pavés, affichait encore un palmarès vierge au niveau professionnel mais avait obtenu quelques places d’honneur cette saison (20e de Kurne-Bruxelles-Kurne, 9e d’A travers la Flandre-Occidentale.
Deux morts belges en 2016
Ce drame rappelle inévitablement la mort d’un autre jeune coureur belge, Daan Myngheer, le 28 mars 2016, à l’âge de 22 ans, après un accident cardiaque survenu en Corse après la première étape du Critérium International. Daan Myngheer, coïncidence tragique, avait couru l’année précédente pour Vérandas Willems. Après s’être senti mal, le cycliste avait fait un infarctus dans l’ambulance de la course et avait été transporté à l’hôpital d’Ajaccio où sa mort avait été constatée deux jours plus tard.
Le même week-end, Antoine Démoitié (un autre coureur belge) est mort sur la semi-classique Gand-Wevelgem, d’une hémorragie cérébrale. Victime d’une lourde chute, il avait ensuite été heurté par une moto alors qu’il se trouvait au sol. L’autopsie n’a jamais déterminé si le coup fatal était dû à sa chute ou au choc avec la moto.
Dans le cas de Michael Goolaerts, l’autopsie devra confirmer si le cœur du jeune cycliste a lâché alors qu’il se trouvait encore sur son vélo comme l’assurent plusieurs témoins, provoquant sa chute. « Au loin, je l’ai vu prendre le talus monter très, très haut et redescendre », témoignait Thierry Gouvenou, le directeur de l’épreuve, dans le journal L’Equipe.
Plusieurs personnalités du cyclisme, comme le président de l’Union cycliste internationale, David Lappartient, ont fait part de leur tristesse sur les réseaux sociaux.
Au nom de l’Union Cycliste Internationale et de la famille du cyclisme dans son ensemble, je tiens à adresser mes p… https://t.co/W33jcEXAWC
— DLappartient (@David Lappartient)