Depuis 2005, plusieurs artistes ont été déprogrammés à cause de prises de position ou de paroles choquantes.

Mai 2018, dispute inflammable à l’Olympia

Une manifestation contre la venue de Bertrand Cantat, le 12 mars 2018, à Montpellier. / Pascal Guyot/AFP

Les uns entendent défendre les droits des femmes, les autres celui à la réinsertion de ceux qui ont purgé leur peine. Le chanteur Bertrand Cantat est au centre d’un débat sur la visibilité des auteurs d’homicide conjugal dans la sphère publique. Après avoir renoncé aux festivals d’été, il voit deux dates à l’Olympia annulées. Cantat devrait toutefois jouer au Zénith de Paris, le 7 juin.

2017, crise congolaise à l’Opéra

Manifestation de protestion contre le chanteur Héritier Watanabe, place de l’Opéra à Paris, le 15 juillet 2017. / Gersende Rambourg/AFP

En juillet, sur la place de l’Opéra, à Paris, ils sont deux cents à serrer leurs poings en l’air. Ces opposants au régime de Joseph Kabila, en RDC, célèbrent ce jour-là l’annulation du concert d’Héritier Watanabe. Considéré comme soutien du président congolais, le chanteur devait jouer à l’Olympia, mais la Préfecture a décidé d’interdire l’événement, craignant la violence des protestataires.

2016, bataille de Verdun contre le rap

Le chanteur Black M. / Aika/DALLE APRF

Peut-on qualifier la France de « pays de kouffars » (« mécréants », en arabe) dans une chanson et être invité à se produire aux commémorations du centenaire de la bataille de Verdun ? Non, répond une partie de la droite et de l’extrême droite, qui obtient, de la municipalité de Verdun, la mise à l’écart du rappeur Black M. Il réagira dans un morceau au titre évocateur : Je suis chez moi.

2013, résistance en Rhône-Alpes

Concert de Death in June au Réservoir à Paris, le 30 octobre 2013. / Richter / DALLE APRF

« J’ai lu bien plus de pages du Capital que de Mein Kampf. » Pourtant, ce sont bien les symboles nazis véhiculés par le chanteur britannique Douglas Pearce et son groupe Death in June qui conduisent au retrait de plusieurs de leurs concerts, dont l’un en Rhône-Alpes. Lyon a été un « haut lieu de la Résistance » lors de la seconde guerre mondiale, déclare le préfet pour justifier sa décision.

2005, guerre au reggae anti-gay

Le Jamaïcain Sizzla à Bordeaux, en juillet 2007. / Olivier Pon/DALLE APRF

Cet été-là, le Garance Festival Reggae laisse 15 000 fêtards sur le carreau. Sous la pression d’associations homosexuelles, le Parc des expositions, à Paris, annonce, un mois avant l’événement, que celui-ci n’aura pas lieu. En cause, des paroles du Jamaïquain Sizzla, tête d’affiche du festival : « Bute les pédés, mon gros flingue va tirer… Bang bang ! A mort les pédés. »

Jamaican Artiste Sizzla Burning Out Gays And Lesbians
Durée : 01:14

Par Albert Marie