La commission d’appel de la Fédération française d’athlétisme (FFA) a annulé les sanctions disciplinaires prises à l’encontre de l’entraîneur Pascal Machat, accusé par une athlète d’agression sexuelle, et suspendu la procédure en attendant les suites des enquêtes judiciaires, a annoncé son avocat, Me Hubert Delarue, à l’Agence France-Presse (AFP) mercredi 13 juin, confirmant des informations de Lequipe.fr.

« En l’état, la commission estime qu’elle ne dispose pas d’éléments matériels suffisamment établis pour prendre une décision », a ajouté Me Delarue, qui se félicite que « la présomption d’innocence soit enfin reconnue ».

L’avocate d’Emma Oudiou, qui l’avait accusé au début d’avril dans Le Monde de gestes très déplacés, a souligné auprès de l’AFP ne pas avoir encore reçu la décision.

Pascal Machat avait contre-attaqué ces accusations, notamment par une plainte en dénonciation calomnieuse. Il s’était cependant vu infliger dix-huit mois de suspension, dont six ferme, par la Fédération française d’athlétisme.

Enquête judiciaire

A la fin d’avril, l’ancien responsable national du demi-fond chez les jeunes avait été sanctionné de dix-huit mois de suspension dont six ferme en première instance disciplinaire. Pascal Machat est aussi visé par une enquête judiciaire du parquet de Fontainebleau, pour agression sexuelle, à la suite d’une plainte déposée par l’athlète Emma Oudiou.

Cette dernière l’a accusé dans Le Monde de gestes très déplacés, le 26 juillet 2014 alors qu’elle s’apprêtait à disputer la finale du 3 000 m steeple des Championnats du monde juniors à Eugene, aux Etats-Unis.

« A un moment, je me retrouve à côté de lui, il me prend les fesses et me caresse. C’était ma première finale internationale, j’étais dans un état de stress extrême, et je pense qu’il l’a senti. Il perçoit qu’à ce moment-là je suis vulnérable », avait déclaré l’athlète, évoquant d’autres gestes déplacés.

Le Monde avait alors révélé l’existence d’une autre plainte, pour viol cette fois, contre l’entraîneur du club de Créteil Giscard Samba, qui avait sous son aile les coureurs de haies Dimitri Bascou et Aurel Manga. Une enquête judiciaire distincte a été ouverte à Créteil et M. Samba a été suspendu par la Fédération au début de juin pour une durée d’un an dont six mois ferme.