La sélection musicale du « Monde »
La sélection musicale du « Monde »
Chaque lundi, le service Culture du « Monde » propose aux lecteurs de « La Matinale » un choix de concerts, de festivals, de clips…
LES CHOIX DE LA MATINALE
Une tranche de nostalgie dans notre liste musicale du lundi avec The Jesus & Mary Chains mais aussi des nouveautés à découvrir dans les festivals de ce tout début d’été.
UNE VIDÉO : « Mauvais Présage », par Requin Chagrin
Requin Chagrin - Mauvais présage (Clip officiel)
Durée : 04:55
Repéré en 2015 dans une compilation du collectif La Souterraine avec l’envoûtant et liquide titre Adélaïde, Requin Chagrin démarre son aventure dans la chambre parisienne de Marion Brunetto. A ses heures perdues, l’étudiante en dessin compose et enregistre en solitaire une pop magnétique, flirtant entre new wave tricolore à la Elli & Jacno et garage rock nimbé de guitares surf. En 2016, la multi-instrumentiste entourée de trois garçons (basse, clavier, batterie) publie un mini-album plébiscité par la critique, leur donnant l’opportunité de tourner intensivement, et de se produire notamment au Pitchfork Festival, les Transmusicales et This Is Not A Love Song.
La révélation pointe aujourd’hui le bout de sa raie avec le titre Mauvais Présage accompagné d’une vidéo anxiogène, tournée dans un petit village de province, théâtre d’un événement étrange… Un premier single élégant et à la mélodie fantomatique, prélude à un nouvel album annoncé pour le 12 octobre sur KMS Records, nouveau label de Sony monté par Nicolas Sirkis. Le leader d’Indochine s’est manifestement entiché du séduisant squale après leur inspirée reprise de Les Plus Mauvaises Nuits. Prochain rendez-vous le vendredi 22 juin au festival Solidays. Franck Colombani
DES CONCERTS :
- Les 36 heures à l’Eglise Saint-Eustache, à Paris, les 20 et 21 juin
Affiche des 36h de Saint-Eustache, à Paris. / DR
C’est dans un lieu du patrimoine, l’Eglise Saint-Eustache, où se mêlent l’architecture gothique et Renaissance, avec une nef impressionnante par sa hauteur de 33 mètres (supérieure à celle de Notre-Dame), que les amateurs de musique ont rendez-vous chaque année depuis 2005 pour le Festival 36h. Il débutera mercredi 20 juin, à 16 heures, avec Ini et Zab, et se terminera jeudi 21 juin à l’issue du concert de Mathieu Boogaerts, prévu à 20 heures. De l’un à l’autre, de la pop, de l’électro, de la musique sacrée, de la chanson, du folk…
Selon les envies, la résistance à une nuit blanche, l’on peut y faire un tour pour deux ou trois concerts ou bien rester pour l’ensemble du programme, qui prendra la pause pour la célébration des messes (à 18 heures les 20 et 21, et à 12 h 30 le 21) avec le chœur des chanteurs de Saint-Eustache. Au programme notamment, le claviériste Mohamed Lamouri, le groupe folk This Is The Kit, le chanteur, claviériste et manipulateur de machines musicales Yan Wagner, les duos UTO, Charlotte Fever, Midget, le trio Blow, l’organiste Thomas Ospital… Une scène ouverte est prévue jeudi matin, à partir de 8 heures jusqu’à 10 h 30. Sylvain Siclier
Eglise Saint-Eustache, rue Rambuteau, face au Forum des Halles, Paris 1er. Mo Les Halles. Les 20 et 21 juin, à partir de 16 heures, le 20. Accès libre.
- Marjolaine Reymond au Studio de L’Ermitage, à Paris, le 22 juin
Marjolaine Reymond - L'odyssée de Ted Parker (Clip officiel)
Durée : 03:57
Chanteuse, qui donne aux mots une belle dramaturgie, vocaliste, dans une pratique qui emprunte au jazz comme à la musique contemporaine, compositrice, Marjolaine Reymond est la créatrice d’un univers musical original, déroutant parfois, étrange, où l’impact mélodique est primordial. On y entend des traces du rock progressif britannique des années 1970, dans sa part la plus proche du jazz, que des groupes comme National Health ou Hatfield and The North ont pratiqué, ou bien plus proche de l’expérimentation, ceux de la famille Henry Cow (Slap Happy ou Art Bears), de la pop, de la musique classique.
Pochette du nouvel album « Demeter No Access » de Marjolaine Reymond. / DR
Un nouvel album, commercialisé à la mi-mai, Demeter No Access (Kapitaine Phoenix Collectif-Cristal Records/Sony Music), permet de retrouver une musique envoûtante, prenante, alliance très aboutie entre la voix de la chanteuse, un groupe constitué de Denis Guivarc’h (saxophone), Bruno Angelini (claviers), Olivier Lété (basse) et Christophe Lavergne (batterie) et un quartette à cordes. S. Si.
Studio de L’Ermitage, 8, rue de L’Ermitage, Paris 20e. Mo Jourdain, Ménilmontant. Vendredi 22 juin, à 20 h 30. 15 €.
UN FESTIVAL : La Bonne Aventure, à Dunkerque, les 23 et 24 juin
Affiche du festival La Bonne Aventure, à Dunkerque. / DR
Le festival Les Nuits secrètes, d’Aulnoye-Aymeries (Nord), dont la 17e édition est prévue du 27 au 29 juillet, a depuis 2017 un petit frère maritime, le festival La Bonne Aventure, qui verra sa 2e édition être organisée à Dunkerque (Nord) et les alentours les samedi 23 et dimanche 24 juin. Même principe, des concerts avec quelques vedettes (Angus et Julia Stone, Selah Sue, Camille, Mr Oizo… le 23, General Elektriks, Fakear, Marcel et son orchestre… le 24) et beaucoup de découvertes et « les parcours secrets », dont seuls la date et l’horaire sont connus mais dont la destination reste mystérieuse.
Si les artistes prévus pour ces parcours sont annoncés, l’on ne sait pas qui l’on se retrouvera à voir et écouter à l’issue du trajet. Alors, au hasard de l’un des parcours, les pianistes Vanessa Wagner et Emilie Levienaise-Farrouch, Malik Djoudi, le trio Vacarme, dont le nom n’indique pas vraiment son propos, Chapelier fou, Maud Geffray avec la harpiste Lavinia Meijer, Nicolas Paugam, le groupe The Penelopes et le claviériste Mohamed Lamouri avec Groupe Mostla. S. Si.
La Bonne aventure, à Dunkerque et alentours. Les 23 et 24 juin, concerts sur deux scènes plage de Malo-les-Bains, en accès libre ; concerts au Kursaal, place du Casino, le 23 juin, à partir de minuit, 14 € ; parcours secrets, 8 €.
UNE TOURNÉE : The Jesus & Mary Chains, à Strasbourg, le 26 juin et à Paris, le 27
Les frères Jim et William Reid de The Jesus & Mary Chains. / DR
Au mi-temps des années 1980, The Jesus & Mary Chains incarna, avec les Smiths, l’archétype du groupe de rock indépendant. Avec leurs guitares rock dissonantes et mélodies influencées par la pop des années 1960 produite par Phil Spector, leur moue gothique et leurs coiffures du matin, le groupe des turbulents frères Jim (chanteur) et William (guitare) Reid offraient une alternative à la domination ambiante des synthétiseurs et boîtes à rythme. Leurs chansons romantiques teintées d’ironie ont formidablement résisté à l’épreuve du temps, à l’instar du titre Just Like Honey, qui a connu une seconde vie grâce au film Lost In Translation (2003) de Sofia Coppola.
The Jesus And Mary Chain - Just Like Honey (Official Music Video)
Durée : 03:03
Après dix-neuf ans de silence et de disputes fraternelles, les rockeurs de Glasgow opéraient en 2017 leur retour phonographique avec Damage and Joy, septième album studio qui, sans évidemment atteindre l’intensité des classiques Psychocandy (1985) et Darkland (1987), n’en demeure pas moins estimable. Un an après son passage dans la capitale à l’Elysée-Montmartre, The Jesus & Mary Chains sera de retour le mercredi 27 juin dans la salle voisine du Trianon, et la veille le 26 juin, à Strasbourg, La Laiterie, clôturant ainsi une tournée hexagonale passée par Lille, Bordeaux et le festival This Is Not a Love Song à Nîmes. F. C.
La Laiterie, 13, rue du Hohwald, Strasbourg (Bas-Rhin), mardi 26 juin, à 20 heures, 31,90 €. Le Trianon, 80, boulevard Rochechouart, Paris 18e, mercredi 27 juin, à 19 h 30, de 36,30 € à 41,80 €.