LES CHOIX DE LA MATINALE

En cette fin de semaine estivale, pourquoi ne pas en profiter pour voyager en Bretagne avec le festival Lieux mouvants ; dans le Gard avec le Festival du conte en Uzège ; dans les Ardennes, avec deux spectacles de fin d’année de l’Ecole nationale supérieure des arts de la marionnette.

ÉPOUVANTE. Un week-end infernal au Musée du Quai-Branly

Ce n’est pas le week-end de clôture de l’exposition « Enfers et fantômes d’Asie » (elle se poursuit jusqu’au 15 juillet), mais la fin approche, et le Musée du Quai Branly, à Paris, a concocté un programme aussi festif que crépusculaire pour célébrer les spectres et créatures qui hantent ses murs depuis plus de deux mois. Ainsi, exceptionnellement, le musée restera ouvert en continu de samedi à dimanche, soit plus de trente heures et en accès libre.

Avec, au fil des heures et des terreurs : des tables rondes et conférences (avec des anthropologues, ethnologues, philosophes, historiens de l’art, spécialistes du cinéma asiatique…), des lectures dans le noir (de textes de Vinciane Despret, Paul Sorrentino, Baudelaire, Goethe, Murakami, Amado, Jodorowsky…), du butô, des peintures macabres réalisées en live, des visites nocturnes de l’exposition, des DJ sets (par Guillaume Sorge et Superpitcher) inspirés par son univers, entre musique électro et bandes sonores de films et archives, et une « Nuit de l’horreur », accessible dès 12 ans, en plein air sur le toit-terrasse (à partir de 22 h 30 avec Carnival of Souls, d’Herk Harvey, Rétribution, de Kiyoshi Kurosawa, Ne vous retournez pas, de Nicolas Roeg, et Kwaïdan, de Masaki Kobayashi).

La nuit s’achèvera par un petit-déjeuner gratuit. Pour le jeune public, de nombreuses activités seront proposées en journée : chasses aux fantômes, parcours initiatiques, séances de cinéma sur le thème des yokaï, lectures de mangas, contes, jeux d’arcade… Peurs bleues et nuit blanche en perspective. Emmanuelle Jardonnet

« Week-End d’enfers », du samedi 23 (11 heures) au dimanche 24 juin (19 heures) au Musée du Quai Branly-Jacques Chirac, 37, quai Branly, Paris 7e. Les expositions en cours seront gratuites et en libre accès durant toute la durée du week-end. Le programme est consultable ici.

FESTIVAL. Avec Lieux mouvants, foisonnement culturel tout l’été en centre Bretagne

Dans le cadre du festival Lieux Mouvants, Abraham Poincheval traversera le centre de la Bretagne en armure médiévale. / © MATTHIEU VERDEIL

Pour sa sixième édition, le festival Lieux mouvants prépare, à partir du 24 juin, douze week-ends culturels très agités. Au programme de ce rendez-vous estival imaginé par Jean Chalit, des expositions, rencontres, conférences et spectacles répartis sur quatre lieux entre les départements bretons des Côtes-d’Armor et du Morbihan.

La proposition faite aux visiteurs passe de Woman, le nouveau projet de Yann Arthus-Bertrand et Baptiste Rouget-Luchaire à des performances in situ comme celle du plasticien et performeur Abraham Poincheval, qui traversera le centre de la Bretagne jusqu’à Brest en armure médiévale à la façon d’un chevalier errant. Entre les deux, un océan de possibilités. Des conférences comme celle de Marylène Patou-Mathis, chercheuse au CNRS, qui donnera Les Dernières Nouvelles de néandertal et des spectacles comme Queen Blood, la nouvelle création originale du groupe de danse Paradox-sal dirigé par Ousmane Sy. Un programme gargantuesque, qui invite à la rencontre, au mélange, mais aussi à la redécouverte de lieux pittoresques tels que le village de Saint-Antoine, « capitale » éphémère de ces Lieux mouvants. Guillaume Fournier

Lieux mouvants, Saint-Antoine et différents sites entre les Côtes-d’Armor et le Morbihan, tous les week-ends de l’été, du 24 juin au 26 août, 5 € pour une journée, 30 € pour le pass saison, gratuit pour les moins de 12 ans. Programmation complète à retrouver ici.

ARTS DU RÉCIT. Week-end de clôture pour le Festival du conte en Uzège, dans le Gard

Détail de l’affiche de l’édition 2018 du Festival du conte en Uzège. / CIE L’ARBRE QUI CHANTE

Pour clore en beauté une 17e édition placée sous le signe de la féminité et lancée le dimanche 10 juin par un « concours de menteries », le Festival du conte en Uzège, organisé par la conteuse Sophie Joignant (et l’association L’Arbre qui chante), propose une série de spectacles créés par des femmes et mêlant slam, conte et musique. Dès le vendredi 22 à 21 heures, à Serviers-et-Labaume (Gard), la conteuse québécoise Arleen Thibault présentera son spectacle Le Vœu, un récit mettant en scène une petite communauté de locataires confrontés à la possibilité d’exaucer un seul vœu pour tous, un habile mélange entre histoires traditionnelles, humour et écriture contemporaine.

Le samedi 23, à 21 heures, à Collias (Gard), ce sera au tour de la chanteuse Amélie-les-crayons, accompagnée de ses deux musiciens Olivier Longre et Quentin Allemand, de charmer les oreilles avec les mélodies entraînantes de son spectacle Mille ponts. Enfin, pour la soirée de clôture, le dimanche 24, deux spectacles se succéderont à partir de 20 h 30, toujours à Collias : Jardins secrets, par un duo 100 % féminin, formé par la conteuse Sophie Joignant et la flûtiste Anne Lauron et Chansons biologiques, un concert proposé par le duo Le Caribou volant. Tous ces spectacles auront lieu normalement en plein air dans des jardins, si les dieux de la météo le permettent, avec possibilité de repli dans des salles en cas de pluie. Cristina Marino

Festival du conte en Uzège, 17e édition, jusqu’au dimanche 24 juin. A Uzès (Gard) et dans ses environs. Tarifs variant en fonction des spectacles : libre participation, 5 €, 8 € et 12 €.

NUMÉRIQUE. Découvrir les innovations de demain au festival Futur.e.s. in Paris

L’application NomadPlay permet à tout musicien en herbe de se substituer virtuellement à n’importe quel instrumentiste d’un orchestre. / NOMADMUSIC

Anciennement Futur. en. Seine, le festival d’innovation numérique Futur.e.s. in Paris s’installe jusqu’à samedi soir sous la Grande Halle de La Villette dans le 19e arrondissement. Au programme, plus d’une centaine d’événements gratuits consacrés aux technologies qui peupleront notre quotidien demain. La 9e édition de la manifestation propose six parcours thématiques.

L’un d’eux, baptisé « Art et créativité », permet d’explorer l’impact des nouvelles technologies sur la création artistique. Un parcours où l’on peut expérimenter des applications novatrices comme NomadPlay de NoMadMusic, qui permet à chacun de se substituer virtuellement à n’importe quel instrumentiste d’un orchestre. Des conférences, samedi après-midi, évoqueront la place de l’artiste dans un futur dominé par l’intelligence artificielle. Un week-end pour actualiser ses connaissances et se mettre à la page des innovations de demain. G. Fo.

Futur.e.s. in Paris, Grande Halle de La Villette, Paris 19e, accès : métro porte-de-Pantin. Jusqu’au 23 juin, gratuit sur réservation, programmation à retrouver en totalité ici.

MARIONNETTES. Clap de fin d’année pour la 11e promotion de l’Esnam, à Charleville-Mézières

Atelier de construction de marionnettes pour le spectacle de fin d’année « Parade » ‒ Jeanne Marquis. / ESNAM 2018/DR

Les treize élèves de la 11e promotion (2016-2019) de l’Ecole nationale supérieure des arts de la marionnette (Esnam) viennent d’achever leur deuxième année de formation consacrée à l’apprentissage des fondamentaux et des techniques de plateau. Afin de montrer les connaissances acquises au cours de cette année, notamment en matière de conception des marionnettes, de dramaturgie et de mise en scène, les apprentis marionnettistes présentent deux spectacles. Le premier, Kafka-Komplex (sous-titré Le vrai chemin passe par un fil), mis en scène par l’Allemand Frank Soehnle, fondateur du Figuren Theater Tübingen, est adapté des Cahiers In-Octavo, de Franz Kafka (en particulier du Cahier G).

Il met en scène la crise existentielle traversée par l’écrivain et les affres de la création. Le second, Parade (sous-titré Une traversée des paravents, d’après l’œuvre de Jean Genet), conçu sous la direction d’Eloi Recoing, directeur de l’Institut international de la marionnette (IIM), est une œuvre protéiforme, une sorte d’odyssée théâtrale retraçant en toute liberté Les Paravents, de Jean Genet, avec l’objectif de « crever ce qui nous sépare des morts », pour reprendre une expression de l’auteur. Une occasion de voir concrètement sur scène le résultat d’une année d’apprentissage à l’Esnam. C. Mo.

« Kafka-Komplex » et « Parade », spectacles de fin de 2e année de la 11e promotion de l’Esnam (2016-2019). Vendredi 22 juin à 11 h 30 et 19 heures (pour le premier) et à 14 heures et 20 h 45 (pour le second). Théâtre de l’Esnam, 16, avenue Jean-Jaurès, Charleville-Mézières (Ardennes). Entrée libre et réservation conseillée au 03-24-33-72-50.

CONCERTS. Les jeunes des orchestres Démos font leur show à la Philharmonie de Paris

Les jeunes des orchestres Démos sont à l’honneur à la Philharmonie de Paris, le week-end des 23 et 24 juin 2018. / © MARTINE PAWLAK / PHILHARMONIE DE PARIS

Le mercredi 23 mai, le ministère de la culture annonçait, via le plan « Tous musiciens d’orchestre », vouloir renforcer les moyens attribués à Démos (Dispositif d’éducation musicale et orchestrale à vocation sociale), un projet d’envergure destiné aux jeunes, porté par la Cité de la musique-Philharmonie de Paris depuis 2012 afin de créer de nouveaux orchestres dans les « quartiers politiques » de la ville et les zones rurales.

Au compteur, une augmentation annuelle de 2,6 millions d’euros de subventions (à partager avec l’association Orchestre à l’école) et la création de 65 nouvelles formations Démos sur le territoire. Un plébiscite pour la Philharmonie de Paris, qui célébrera, les 23 et 24 juin, un an de pratique collective en programmant pas moins de six concerts de jeunes. Qui a dit que musicien n’est pas français ? Marie-Aude Roux

Concerts Démos à la Philharmonie de Paris, 221, avenue Jean-Jaurès, Paris 19e. Le 23 juin à 18 heures et 20 h 30, le 24 juin à 14 heures, 14 h 30 et 16 h 30. Tél. : 01-44-84-44-84. Entrée libre.

DANSE Le mariage du hip-hop et de Mozart à la Seine musicale à Boulogne-Billancourt

« Break à Mozart 1.1 »,  création de Kader Attou, en 2016 à La Rochelle. / PHOTO XAVIER LEOTY

Le choc des danses et des musiques, leur évolution respective au sein d’un monde mouvant donnent le tempo du spectacle Un Break à Mozart 2.1, du chorégraphe hip-hop Kader Attou, directeur du Centre chorégraphique national de La Rochelle. Avec cette pièce qui fait vibrer dans un élan puissant la danse urbaine et la musique de Mozart, qu’il s’agisse de Don Giovanni ou du Requiem, le chorégraphe entend déplacer les points de vue pour faire surgir de nouvelles visions des uns et des autres.

Un grand bouquet de sensations ardentes auquel l’œuvre de Mozart donne une rampe de lancement solide : le Requiem, dépouillé du texte latin de la messe, est joué ici en version instrumentale. Les dix musiciens de l’Orchestre des Champs-Elysées soutiennent le groupe de dix interprètes piloté par Kader Attou. Une joute au plus haut de leurs virtuosités respectives. Rosita Boisseau

Un Break à Mozart 2.1, de Kader Attou. Du 22 au 23 juin, 20 h 30. La Seine musicale, île Seguin, 92100 Boulogne-Billancourt. De 10 à 25 euros.