La Turquie retourne l’arme des tarifs douaniers contre les Etats-Unis
La Turquie retourne l’arme des tarifs douaniers contre les Etats-Unis
Ankara a décidé d’augmenter, mercredi, les tarifs douaniers de plusieurs produits américains. Dans le même temps, un tribunal turc a refusé de libérer le pasteur Andrew Brunson.
La livre turque s’est stabilisée, mardi, après avoir chuté à la suite des sanctions économiques imposées par les Etats-Unis. / Lefteris Pitarakis / AP
Le régime turc continue sa contre-offensive face aux Etats-Unis, une semaine après la hausse des tarifs douaniers sur l’acier et l’aluminium imposée par Donald Trump provoquant, vendredi 10 août, l’effondrement de la livre turque – la devise avait alors perdu 16 % contre le dollar en une journée. Elle s’est depuis stabilisée, sans pour autant retrouver le niveau atteint avant les sanctions américaines.
Dans un décret signé par le président Recep Tayyip Erdogan, Ankara a, à son tour, annoncé, mercredi, une hausse des tarifs douaniers, visant des produits américains. Les véhicules de tourisme, dont les tarifs douaniers s’élèvent désormais à 120 %, sont concernés, ainsi que certaines boissons alcoolisées (140 %), le tabac (60 %) ou encore le riz et certains produits cosmétiques.
Une décision qui survient au lendemain d’un spectaculaire appel de M. Erdogan à boycotter les appareils électroniques manufacturés par les Etats-Unis, comme ceux de la marque Apple.
« Nous allons appliquer un boycott contre les produits électroniques américains », a lancé M. Erdogan au cours d’un discours virulent à Ankara. « S’ils ont des iPhone, il y a des Samsung de l’autre côté », a-t-il ajouté.
La demande de libération du pasteur Brunson refusée
Les turbulences entre la Turquie et les Etats-Unis se sont renforcées au cours des derniers mois avant de virer à l’orage en juillet à cause de la détention en Turquie du pasteur américain Andrew Brunson.
Ce dernier est accusé par Ankara d’espionnage et d’activités « terroristes », ce qu’il nie en bloc. Après plus d’un an et demi de détention préventive, il a été placé en juillet en résidence surveillée, en dépit des appels répétés du président américain Donald Trump à le libérer et le renvoyer aux Etats-Unis.
La défense de M. Brunson a fait appel du placement en résidence surveillée et de l’interdiction de quitter le territoire imposée par la justice turque. Un recours rejeté, mercredi, par un tribunal d’Izmir, dans l’ouest de la Turquie, qui n’a, cependant, pas exclu que le dossier puisse être examiné par une autre cour.
L’avocat turc du pasteur, Cem Halavurt, a confirmé à l’AFP qu’un autre tribunal d’Izmir allait étudier la demande de son client.
Le procès d’Andrew Brunson est toujours en cours et la prochaine audience est prévue le 12 octobre. La Maison Blanche a fait savoir mardi que M. Trump ressentait « beaucoup de frustration du fait que le pasteur ne soit pas libéré ».