« Reine d’un été » : jouer et s’ennuyer dans le Brandebourg
« Reine d’un été » : jouer et s’ennuyer dans le Brandebourg
Par Thomas Sotinel
Le premier long-métrage de Joya Thome mêle aventures enfantines et apprentissage du cinéma.
Au moment où il faut remettre les enfants sur le chemin de l’école, on peut éventuellement leur proposer cette excursion dans le Brandebourg, sur les pas de Léa, une petite fille qui tarde à entrer dans l’adolescence pendant que ses camarades passent ce cap. Rebutée par les nouveaux hobbies de ses amies – reluquer les garçons, se préoccuper de sa mise –, Léa décide de tout faire pour se joindre à une bande de gars qui tente désespérément de trouver un peu d’aventure dans la campagne est-allemande.
Ennui palpable
Pour ce premier long-métrage, Joya Thome (fille de Rudolf Thome, lui-même cinéaste de renom) tente de mêler les figures classiques de la fiction enfantine et un apprentissage du cinéma. Les enfants essaient d’empêcher la maire du village d’expulser un sympathique marginal de sa ferme, ils s’imaginent que le chef des pompiers est un criminel. Les stratagèmes qu’ils mettent au point se retournent généralement contre eux, et le suspense retombe vite, ménageant de longues plages contemplatives.
La réalisatrice s’attache à extraire un peu de beauté de ces paysages ordinaires, à laisser filer le temps afin que l’ennui de ses personnages devienne palpable pour les jeunes spectateurs. Cette leçon aurait sans doute mieux porté si les personnages avaient été plus qu’esquissés, si les rebondissements du scénario n’avaient été aussi convenus. Heureusement, la brièveté du film compense en partie ces lacunes.
REINE D'UN ÉTÉ Bande Annonce (Famille - 2018)
Durée : 01:57
Film allemand de Joya Thome. Avec Lisa Moell, Denny Moritz Sonnenschein, Salim Fazzani (1 h 07). Sur le Web : www.lesfilmsdupreau.com/prog.php?code=rde