Royaume-Uni : nouvelle offensive de Boris Johnson contre Theresa May
Royaume-Uni : nouvelle offensive de Boris Johnson contre Theresa May
Dimanche, l’ex-ministre des affaires étrangères s’en était déjà pris à la cheffe du gouvernement, comparant le « plan de Chequers » à une « ceinture explosive » attachée au Royaume-Uni.
A deux cents jours du Brexit et tandis que la rumeur enfle quant à sa volonté de renverser Theresa May pour prendre la tête d’un Parti conservateur divisé, Boris Johnson a lancé lundi 10 septembre une nouvelle offensive contre la cheffe du gouvernement britannique.
Partisan d’une rupture nette avec l’Union européenne, l’ancien ministre des affaires étrangères a exhorté Mme May à s’engager à ne pas augmenter les impôts, afin de permettre à l’économie britannique de rebondir après sa sortie de l’UE, l’invitant à suivre l’exemple du président américain, Donald Trump.
« Le moment est venu pour ce gouvernement conservateur de montrer comment un Royaume-Uni post-Brexit se traduira par une économie heureuse et dynamique », écrit-il dans sa chronique hebdomadaire pour le Daily Telegraph. Des propos qui « ne vont guère freiner la rumeur selon laquelle il se prépare à prendre la tête du Parti conservateur », analyse le quotidien.
Dimanche, M. Johnson s’en était déjà pris à Mme May, comparant son projet pour le Brexit, le « plan de Chequers », à une « ceinture explosive » attachée au Royaume-Uni. Des propos qui ont choqué, y compris au sein du Parti conservateur, le secrétaire d’Etat aux affaires étrangères, Alan Duncan, estimant qu’ils constituaient « un des moments les plus navrants de la politique moderne britannique ».
Tentative de détourner l’attention
« Ce n’est pas un langage dont la première ministre userait », a réagi lundi le porte-parole de Mme May lors d’un point presse régulier, refusant de s’étendre davantage sur cet article « pour ne pas lui donner de carburant ». Quant au plan de Chequers, « c’est le seul plan sur la table qui répondra à la volonté des Britanniques tout en évitant l’instauration d’une frontière dure en Irlande du Nord », a ajouté le porte-parole.
Les attaques virulentes de Boris Johnson contre Mme May sont interprétées par certains de ses détracteurs comme une tentative de détourner l’attention portée par la presse britannique à son divorce en raison d’infidélités présumées. Mais pour ses alliés, ces révélations, qui s’étalaient lundi en « une » de la quasi-totalité des quotidiens du pays, seraient l’œuvre de l’équipe de Theresa May afin de le discréditer à moins de trois semaines d’une conférence du Parti conservateur qui s’annonce houleuse. « Toute implication de Downing Street est catégoriquement fausse et injurieuse », a réfuté le porte-parole de Mme May.
M. Johnson avait claqué en juillet la porte du gouvernement pour marquer son désaccord avec le plan de Chequers, qui prévoit le maintien d’une relation commerciale étroite entre le Royaume-Uni et l’UE après le Brexit.