Blocage de l’université de Nanterre : prison requise contre trois manifestants
Blocage de l’université de Nanterre : prison requise contre trois manifestants
Deux étudiants et un ex-étudiant sont poursuivis pour violences envers des policiers, en avril, lors de la mobilisation contre la réforme créant Parcoursup.
Des peines de prison avec sursis ou ferme, mais sans mandat de dépôt, ont été requises mercredi 19 septembre contre trois hommes, dont deux étudiants de l’université de Nanterre, poursuivis pour violences envers des policiers durant la mobilisation contre la réforme de l’accès à l’université au printemps.
Les deux étudiants, âgés de 21 et 23 ans, et un ex-étudiant de 29 ans sont mis en cause par trois policiers ayant participé à l’évacuation d’un bâtiment de l’université Paris-Nanterre, occupé le 9 avril par des manifestants. De quatre à six mois de prison avec sursis, simple ou assorti de cent cinq heures de travaux d’intérêt général (TIG), ont été requis contre le plus jeune, membre du syndicat étudiant UNEF et du Nouveau Parti anticapitaliste (NPA), pour avoir mordu un fonctionnaire.
« Enquête rachitique »
De six à huit mois d’emprisonnement assortis des mêmes mesures ont été réclamés par le procureur contre le second étudiant, pour avoir donné des coups de pied à un CRS alors que celui-ci se trouvait au sol. Six mois de prison ferme, mais sans mandat de dépôt, ont été requis contre le troisième prévenu, en état de récidive légale.
Leurs avocats avaient tous réclamé une relaxe, faute de preuves constitutives de l’infraction et du fait d’une « enquête rachitique », avait tancé l’un d’eux. Environ soixante-dix jeunes s’étaient réunis devant le tribunal pour manifester leur soutien aux prévenus. La décision sera rendue le 17 octobre.
Le 9 avril, quelques dizaines de jeunes gens étaient montés sur un toit-terrasse et avaient bloqué un bâtiment de la faculté pour protester contre la loi ORE (orientation et réussite des étudiants), qui a créé Parcoursup et modifié les conditions d’accès aux universités. La présidence de Nanterre avait demandé aux forces publiques de mettre fin au blocage. Les CRS étaient intervenus lors d’une assemblée générale improvisée de façon pacifique dans le bâtiment, provoquant l’émoi de la communauté universitaire.
Au plus fort de la mobilisation contre la loi ORE, quatre universités (sur soixante-treize) avaient été bloquées et fermées, dont Tolbiac, qui dépend de Paris-I, et Nanterre (Hauts-de-Seine). Des dizaines d’autres sites universitaires avaient également été perturbés dans toute la France.