Lors d’un déplacement à Grenoble vendredi 28 septembre, Gérard Collomb a annoncé le renforcement progressif des effectifs policiers « dans cette ville où la violence est grande ». Le ministre de l’intérieur a promis l’affectation d’ici à la fin de l’année 2018 « d’une vingtaine de policiers » à la circonscription grenobloise, plongée dans l’insécurité et le trafic de drogue, qui accuse à l’heure actuelle « un déficit de 33 gardiens de la paix » par rapport à ses effectifs théoriques.

Une annonce qualifiée de « bonne nouvelle » dans un communiqué par Éric Piolle (EELV), Renzo Sulli (PC) et David Queiros (PC), les maires de Grenoble, Échirolles et Saint-Martin-d’Hères. « Il nous faut aller plus loin à Grenoble. Sur ce territoire sécuritaire, la situation est préoccupante », a insisté le ministre, en pointant « des taux de violences et d’atteinte aux biens supérieurs à la moyenne nationale ». A ces renforts viendront s’en ajouter d’autres « dès le printemps 2019 » au sein de l’antenne de la police judiciaire, qui disposera « dans les prochains jours d’une cellule opérationnelle sur les stupéfiants » afin de mieux identifier les réseaux de trafiquants.

35 policiers supplémentaires à la fin de 2019

Grenoble et son agglomération « feront partie de la deuxième vague de quartiers de reconquête républicaine », a également promis le ministre. Il a précisé que ce dispositif-phare de la police de sécurité du quotidien permettra d’allouer « dans les derniers mois de l’année 2019 » 35 policiers supplémentaires « dans des zones ciblées » de la circonscription. « Très concrètement, la mise en place de ce dispositif et l’affectation de renforts en nombre significatif permettra à la circonscription non seulement d’atteindre, mais de dépasser son effectif de référence. Ce sera une première depuis au moins dix ans », a-t-il précisé.

Le demi-escadron de CRS – soit une quarantaine d’hommes – de l’agglomération sera désormais prioritairement affecté au périmètre de la « zone de Grenoble ». « Y compris, si cela s’avérait nécessaire, en menant des opérations de maintien de l’ordre dans les cités difficiles, en appui des policiers affectés à la sécurité publique », a souligné M. Collomb.

Gérard Collomb était très attendu par les élus locaux qui espéraient des annonces en termes de sécurité. Arrivé en début de matinée en Isère, le ministre de l’intérieur s’est d’abord rendu dans le quartier populaire de la Villeneuve à Échirolles, dans la proche banlieue de Grenoble, pour y rencontrer habitants et commerçants. Auparavant, l’ancien maire de Lyon a fait une halte et déposé une gerbe dans un parc où, il y a six ans jour pour jour, Kevin Noubissi et Sofiane Tadbirt, deux jeunes du quartier, avaient été lynchés à mort par une bande de jeunes issus d’un quartier voisin. Le ministre de l’intérieur a également rencontré les parents d’Adrien Perez.

Selon des chiffres du parquet de Grenoble, les atteintes aux personnes ont augmenté de 18,49 % et les violences non crapuleuses de 21,86 % dans la circonscription sur les premiers mois de l’année. Quant aux vols avec violence et aux violences crapuleuses, ils ont respectivement diminué de 8,87 % et de 9,72 % dans cette même période.