Le FBI force un suspect à déverrouiller un iPhone X avec la reconnaissance faciale
Le FBI force un suspect à déverrouiller un iPhone X avec la reconnaissance faciale
Aux Etats-Unis, les forces de l’ordre ne peuvent pas forcer un suspect à fournir un mot de passe. Mais la fonction FaceID de l’iPhone X permet de déverrouiller un iPhone juste en le regardant.
C’est le premier cas connu du genre. En août, le FBI a forcé un suspect à déverrouiller son iPhone avec la reconnaissance faciale, rapporte Forbes. Une fonctionnalité rendue possible avec l’iPhone X, sorti fin 2017.
Aux Etats-Unis, on ne peut pas forcer un suspect à fournir un mot de passe. Les forces de l’ordre disposant d’un mandat de perquisition les autorisant à fouiller dans un téléphone doivent donc trouver d’autres moyens, techniques, pour accéder à son contenu – ce qui n’est pas forcément évident si celui-ci est sécurisé avec des technologies robustes.
Ce qui est le cas des iPhone d’Apple, qui ont progressivement inclus des fonctions de déverrouillage de son smartphone avec le corps (empreinte digitale, reconnaissance d’iris ou reconnaissance faciale). La police américaine bénéficie ici d’un flou juridique, qui lui a déjà permis à plusieurs reprises de forcer un suspect à déverrouiller son téléphone avec son empreinte digitale –, la technique a même été utilisée sur des personnes mortes.
Pédopornographie
En revanche, FaceID, le dispositif de l’iPhone X, n’est pas censé fonctionner avec les morts : il faut que le propriétaire du téléphone le regarde « activement » pour le déverrouiller. Le cas rapporté par Forbes concerne un Américain de 28 ans, suspecté de consommer des contenus pédopornographiques. En août, le FBI a perquisitionné son logement à Colombus, dans l’Ohio, et l’a forcé à déverrouiller son téléphone grâce à FaceID. Les agents ont ainsi pu consulter manuellement le contenu du téléphone.
L’accès des forces de l’ordre au téléphone d’un suspect a été à l’origine d’un difficile bras de fer entre Apple et le FBI en 2016. L’agence fédérale voulait récupérer les informations présentes dans le téléphone, verrouillé, d’un des suspects de l’attentat de San Bernardino. Apple a toujours refusé de coopérer dans ce dossier, arguant que créer un logiciel permettant de contourner le dispositif de sécurité des iPhone affaiblirait celle de tous ses utilisateurs. Le FBI s’était, finalement, passé de l’aide d’Apple grâce à « l’assistance d’un tiers », avait alors annoncé la justice américaine.