La Nuit blanche parisienne a fait la chasse aux mécènes
La Nuit blanche parisienne a fait la chasse aux mécènes
Par Roxana Azimi
Pour financer la cinquantaine de projets artistiques qui sera présentée dans la nuit du 6 au 7 octobre, le commissaire de cette édition a réussi à lever 550 000 euros auprès d’entreprises pour compléter la dotation de la Ville de Paris.
Côté jardin, la Nuit blanche, organisée dans la nuit du 6 octobre à Paris, c’est d’abord une cinquantaine de projets artistiques répartis en quatre « constellations » dans la ville. Côté cour, c’est une superproduction où le nerf de la guerre est l’argent.
La machinerie et le tempo sont complexes : les organisateurs ont moins d’un an pour ficeler une opération dont l’ampleur est celle d’une biennale qui se déroulerait sur une seule nuit. La dotation de 1,2 million d’euros de la Ville de Paris ne suffit pas. « Pendant neuf mois, on cherche les mécènes, soit environ 400 entreprises prospects, raconte Gaël Charbau, commissaire de cette édition. Le problème, c’est qu’on tombe au moment où ils ont bouclé leur projet mécénat pour l’année suivante. »
Le groupe immobilier Emerige et LVMH ont d’emblée répondu présent. Pathé Gaumont a consenti à un partenariat avec la Géode. Si Gaël Charbau a réussi à lever 350 000 euros de mécénat, 200 000 euros étaient encore en suspens cet été. Une somme qui conditionnait la concrétisation de cinq projets. Le curateur a levé in extremis les fonds manquants auprès notamment du Boncoin, de Facebook et d’Audi.
Un calendrier très serré
Les projets sont d’autant plus conditionnés au mécénat que les coûts sont incompressibles. La mise en place du geyser d’eau et d’argile rouge imaginé par Fabien Léaustic à la Cité des sciences se chiffre à environ 80 000 euros. « Soit on le finançait, soit on devait l’arrêter », confie Gaël Charbau.
Même casse-tête pour les empreintes de monuments d’Ugo Schiavi. Jusqu’à présent, le jeune artiste prenait à la sauvette des empreintes des monuments les plus symboliques avant de les couler en béton. Mais dans le cadre de la Nuit blanche, fini les opérations commando à l’arrache. Il faut prévoir un transport, des échafaudages, une surveillance. La prise d’une seule empreinte de monument est désormais tarifée autour de 15 000 euros.
Dernière complexité : les organisateurs ont à peine 48 heures, parfois 24 heures, pour tout installer et sécuriser. Un calendrier de montage serré qui a fatalement un impact sur le budget.