Biodiversité : hausse de la population de baleines et de gorilles
Biodiversité : hausse de la population de baleines et de gorilles
Le Monde.fr avec AFP
Une étude de l’Union mondiale pour la nature publiée mercredi illustre les effets des actions de conservation.
Des gorilles mâles au Rwanda, en 2014. / IVAN LIEMAN / AFP
Une bonne nouvelle sur le front de la biodiversité : la situation des baleines et des gorilles des montagnes, autrefois en grave danger, s’est améliorée grâce à la lutte contre la chasse et le braconnage, selon une étude de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) publiée mercredi 14 novembre.
Auparavant considéré comme une espèce « en danger », le rorqual commun, plus grand animal au monde après la baleine bleue, est désormais classé comme « vulnérable », la population mondiale de l’espèce ayant presque doublé depuis les années 1970 grâce notamment aux interdictions de chasse à la baleine, selon la liste rouge de l’UICN actualisée.
La protection presque complète du rorqual commun, qui mesure environ 20 mètres de long, a ainsi permis à la population mondiale d’atteindre environ 100 000 individus.
Le statut des baleines grises, chassées depuis des siècles pour leur graisse et leur viande, s’est également amélioré, passant de la catégorie « en danger critique » à « en danger ».
Le plus grand nombre de gorilles jamais enregistré
La mise à jour de cette liste rouge apporte également un espoir aux gorilles des montagnes, dont le statut de conservation est passé de « en danger critique » à « en danger », grâce notamment aux patrouilles antibraconnage et à un travail de recensement quotidien des rangers. Estimés à environ 680 individus en 2008, ils ont dépassé les 1 000 individus en 2018, chiffre le plus élevé jamais enregistré.
L’habitat des gorilles des montagnes est limité à des aires protégées couvrant 792 km² dans deux régions de la République démocratique du Congo, du Rwanda et de l’Ouganda : le massif des Virunga et la région de Bwindi-Sarambwe, deux sites entourés de terres intensivement exploitées par l’agriculture pour une population humaine en pleine croissance.
Les menaces pesant sur cette sous-espèce restent élevées, selon l’UICN, qui cite le braconnage, les troubles civils récurrents et les maladies introduites par l’homme, allant d’infections respiratoires au virus Ebola.
« Cette nouvelle mise à jour de la liste rouge illustre la portée des actions de conservation, à travers les améliorations de statuts constatées pour le rorqual commun et le gorille des montagnes », a souligné dans un communiqué la directrice générale de l’UICN, Inger Andersen.
Le bois de vène en danger
Cette dernière mise à jour, qui couvre 96 951 espèces dont 26 840 sont menacées d’extinction, révèle que les menaces sur la biodiversité sont toujours présentes et pèsent sur la sécurité alimentaire.
Ainsi, la surpêche provoque un déclin des espèces de poissons dans certaines parties du monde en voie de développement, avec par exemple 13 % des espèces mondiales de mérous et 9 % des poissons du lac Malawi, troisième plus grand lac d’Afrique, menacés d’extinction.
Mais les animaux ne sont pas les seuls menacés par l’homme. Cette année, le vène, arbre africain de couleur rose-brun foncé, a fait son entrée dans cette liste rouge dans la catégorie « en danger », en raison d’un « abattage à outrance » répondant à une demande en plein essor pour la fabrication, notamment, de meubles et de revêtements de sol.