Carences, rachitisme, obésité : les pays riches comme les pays pauvres sont concernés par la malnutrition
Carences, rachitisme, obésité : les pays riches comme les pays pauvres sont concernés par la malnutrition
Le Monde.fr avec AFP
Retard de croissance, carence en oligoéléments, rachitisme, obésité, un rapport international rendu public jeudi pointe une situation « alarmante » pour la planète.
Le rapport annuel du centre de politique nutritionnelle de l’Université de Londres (University of London) s’alarme de la malnutrition, qui touche les pays pauvres comme les pays riches. Il s’agit d’un poids « inacceptable » pour la planète note le rapport, intitulé « Global Nutrition Report ». Rendu public jeudi 29 novembre, le document fait le point sur l’ensemble des données internationales – ONU, FAO, PAM, Unicef, OMS, mais aussi associations, fondations et universités – portant sur près de deux cents pays.
Retard de croissance, carence en oligoéléments, rachitisme, surpoids, ou obésité, « la situation est alarmante », note encore le rapport qui précise : « que les pays soient riches ou pauvres, ils connaissent une forme ou une autre de malnutrition ».
« Changement significatif du régime alimentaire des bébés »
Cent quarante et un pays combinent au moins trois formes de malnutrition – retard de croissance pour les enfants, anémie et/ou surpoids pour les femmes –, dont 41 à un niveau très élevé, relève le rapport qui s’inquiète en particulier de voir « de vastes populations réfugiées du Moyen-Orient combiner retards de croissance, rachitisme, déficiences en oligoéléments et obésité », notamment au Liban. Les experts s’inquiètent notamment de la forte hausse (+ 54,9 %) des ventes de lait maternisé industriel enregistrée entre 2005 et 2017 dans le monde, estimant qu’un « changement significatif (et sans précédent) du régime alimentaire des bébés et jeunes enfants est en cours » dans le monde.
Le rapport dénonce le rôle de l’industrie alimentaire et des excès de sel, de sucre et de graisse dans les aliments transformés. Cinquante-neuf pour cent des enfants boivent ainsi des sodas quotidiennement en Amérique latine et aux Caraïbes, 52 % en Afrique, 44 % en Océanie et 40 % en Asie. En soulignant que 59 pays ont mis en place des taxes sur les boissons sucrées, le rapport appelle chaque gouvernement à définir ses priorités nutritionnelles, allouer des ressources pour mieux quantifier et comprendre les problèmes coexistant au sein d’une même population.