Une anesthésiste du Tarn soupçonnée d’euthanasie mise en examen pour meurtre
Une anesthésiste du Tarn soupçonnée d’euthanasie mise en examen pour meurtre
Le Monde.fr avec AFP
L’infirmière qui a injecté la dose mortelle sous son autorité a été placée sous le statut de témoin assisté.
Une médecin anesthésiste, soupçonnée d’avoir euthanasié une patiente octogénaire à l’hôpital de Lavaur, dans le Tarn, a été mise en examen vendredi 21 décembre pour « meurtre ». Elle a été placée sous contrôle judiciaire, a affirmé à l’Agence France-Presse (AFP) le parquet de Toulouse, chargé de l’affaire. L’infirmière qui a injecté la dose mortelle, sous l’autorité de l’anesthésiste, a été « placée sous le statut de témoin assisté » et n’a donc pas été mise en examen, a précisé le parquet.
L’anesthésiste de 68 ans aurait reconnu avoir volontairement fait administrer une dose létale de curare à cette octogénaire, qui avait été admise en urgence à l’hôpital, selon une source proche de l’enquête citée par l’AFP. Vendredi après-midi, un conseil de surveillance de l’hôpital s’est tenu en urgence pour évoquer l’affaire.
Le maire de Lavaur et président du conseil de surveillance de l’hôpital, Bernard Carayon, s’est déclaré « stupéfait car l’anesthésiste est une femme de qualité, connue depuis longtemps dans l’établissement pour son expérience, sa technicité et je dirais même son humanité ». « Et effondré car je suis très attaché aux soins palliatifs, c’est-à-dire cette voie médiane entre acharnement thérapeutique et l’euthanasie qui suscite ma révulsion pour des raisons philosophiques et humanistes », a-t-il ajouté, affirmant qu’il pensait « évidemment à la famille ».
Fin septembre, le Comité consultatif national d’éthique (CCNE) a jugé que la loi Claeys-Leonetti de 2016 sur la fin de vie, qui interdit l’euthanasie et le suicide assisté, ne devait pas être modifiée. Il a « insisté sur l’impérieuse nécessité que cette loi soit mieux connue et mieux respectée », et « souhaité qu’un nouveau plan gouvernemental de développement des soins palliatifs soit financé ».
Le gouvernement a déjà assuré que la fin de vie ne figurerait pas dans son projet de loi de bioéthique, puisqu’elle fait l’objet d’une loi à part.