Une migrante portant un drapeau artisanal des Etats-Unis près de la frontière américano-mexicaine, le 25 novembre à Tijuana au Mexique. / Ramon Espinosa / AP

La Cour suprême a infligé vendredi 21 décembre un camouflet au président américain en ne validant pas son décret restreignant le droit d’asile pour les migrants traversant clandestinement la frontière entre le Mexique et les Etats-Unis.

La haute cour a refusé d’annuler la suspension par une cour d’appel fédérale de San Francisco de ce décret présidentiel controversé, signé le 9 novembre par Donald Trump, qui entendait mettre en place le rejet automatique des demandes d’asile déposées par des personnes ayant traversé illégalement la frontière sud. Ces migrants, venus surtout d’Amérique centrale, fuient pour la plupart la violence dans leur pays d’origine.

Une décision sans commentaire

Dans sa décision, la Cour n’a fait aucun commentaire, notant simplement que quatre de ses neuf juges nommés à vie étaient favorables à renverser le jugement d’appel : Brett Kavanaugh et Neil Gorsuch, nommés par le président républicain, et les magistrats conservateurs Clarence Thomas et Samuel Alito.

Donald Trump a fait de la lutte contre l’immigration clandestine son cheval de bataille dès sa campagne électorale.

Après la signature de ce décret, des associations de défense des droits humains avaient immédiatement saisi la justice et, le 20 novembre, un juge californien avait donné tort à l’exécutif, déclenchant l’ire de l’occupant de la Maison Blanche.

Trump n’a pas dit son dernier mot

Mais la décision de la Cour suprême ne risque pas de changer le destin des migrants. Washington a annoncé jeudi le renvoi des demandeurs d’asile au Mexique pendant l’examen de leur dossier, afin d’empêcher qu’ils demeurent sur le territoire américain et échappent à la surveillance des autorités.

L’administration américaine espère ainsi que ces délais et le renvoi au Mexique vont décourager d’autres migrants de faire le long voyage jusqu’à la frontière des Etats-Unis.

La première mesure phare du président Trump – l’interdiction de voyager aux Etats-Unis pour des ressortissants de certains pays à majorité musulmane et considérés comme présentant un risque terroriste – avait elle aussi été bloquée à plusieurs reprises en justice, avant que la Cour suprême ne valide sa dernière version.