La généralisation de la vaccination et du dépistage pour éradiquer le cancer du col de l’utérus
La généralisation de la vaccination et du dépistage pour éradiquer le cancer du col de l’utérus
Le Monde.fr avec AFP
Si cette généralisation s’opère d’ici à 2020, le nombre moyen de cancers du col de l’utérus passera sous la barre de 4 cas sur 100 000 femmes dans la plupart des pays développés.
Généraliser rapidement la vaccination et le dépistage pourrait permettre de quasiment éradiquer le cancer du col de l’utérus dans les pays à très hauts revenus d’ici à 40 ans, et dans la plupart des pays d’ici à la fin du siècle, selon une étude publiée mercredi 20 février dans la revue The Lancet Oncology.
Si elles étaient mises en oeuvre d’ici à 2020, ces mesures pourraient faire passer le nombre moyen de cancers du col de l’utérus sous la barre de quatre cas sur 100 000 femmes dans la plupart des pays. « C’est le seuil potentiel au-dessous duquel on pourrait considérer que le cancer du col de l’utérus est éliminé en tant que problème de santé publique », ont estimé les auteurs de l’étude, selon laquelle 13,5 millions de cas pourraient ainsi être évités dans les 50 ans à venir.
Début février, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a rapporté que 570 000 nouveaux cas de cancer du col de l’utérus avaient été diagnostiqués dans le monde en 2018. Environ 310 000 femmes en meurent chaque année, essentiellement dans les pays à bas ou moyens revenus, ce qui en fait le quatrième cancer le plus fréquent chez la femme.
« Malgré l’ampleur du problème, nos travaux semblent montrer qu’une éradication globale de la maladie est possible avec les outils dont on dispose, sous réserve que la couverture vaccinale et le dépistage augmentent », a commenté l’auteur principal de l’étude, la chercheuse australienne Karen Canfell.
Une vaccination de plus de 80% des filles de 12 à 15 ans dès 2020
Au premier rang des mesures de prévention préconisées figure la vaccination contre les HPV, un groupe de virus qui se transmettent par les rapports sexuels. Deux d’entre eux, HPV 16 et 18, provoquent 70% des cancers et des lésions précancéreuses du col de l’utérus, selon l’OMS, qui recommande de vacciner les filles âgées de 9 à 14 ans.
L’étude publiée mercredi se base sur l’hypothèse que plus de 80% des filles de 12 à 15 ans soient vaccinées à partir de 2020 et que 70% des femmes se soumettent à un dépistage deux fois dans leur vie.
Dans ce cas, et selon des projections statistiques, le taux de cancers du col de l’utérus passerait sous la barre de 4 cas sur 100 000 femmes d’ici à 2059 pour les pays à très haut niveau de développement (comme les États-Unis ou la France).
Cette barre serait franchie d’ici à 2069 pour les pays à haut niveau de développement (comme le Brésil ou la Chine), d’ici à 2079 pour les pays au niveau de développement moyen (Inde ou Vietnam) et d’ici à 2100 pour les pays à faible niveau de développement (Éthiopie ou Haïti). En revanche, la barre fatidique ne pourrait pas être franchie avant la fin du siècle dans une poignée de pays, dont le Kenya ou l’Ouganda.
Pour lutter contre le cancer du col de l’utérus, faut-il vacciner les hommes ?