Un porte-parole de Génération·s suspendu suite à une plainte pour agression sexuelle
Un porte-parole de Génération·s suspendu suite à une plainte pour agression sexuelle
Par Sylvia Zappi
Mehdi Ouraoui, qui nie « totalement » les accusations, a été mis à l’écart du mouvement de Benoît Hamon.
Une plainte a été déposée, vendredi 22 mars, pour agression sexuelle contre le porte-parole de Génération·s, Mehdi Ouraoui. Le mouvement de Benoît Hamon l’a aussitôt suspendu de ses responsabilités. La jeune femme qui se dit victime de ces agressions et qui n’est pas adhérente avait prévenu les instances de l’organisation quelques jours auparavant, précise M. Hamon. M. Ouraoui, ancien membre de la direction nationale du Parti socialiste (PS) et qui était candidat sur la liste du mouvement pour les élections européennes, a donc été « mis à l’écart ».
« Nous avons appris l’existence de cette mise en cause en début de semaine et nous avons attendu de savoir s’il y allait avoir une plainte avant de réagir. La victime nous a fait savoir, vendredi, qu’elle avait déposé plainte dans un commissariat. Nous avons alors suspendu Mehdi Ouraoui, a précisé M. Hamon. Notre principe, c’est de prendre en compte la souffrance de la jeune femme, tout en respectant la présomption d’innocence ».
Mehdi Ouraoui dément les accusations
M. Ouraoui, coordinateur de Génération·s au Pays basque, a réagi dans un communiqué vendredi, en affirmant avoir appris « avec stupéfaction » l’existence de la plainte. « Je démens totalement ces accusations », écrit-il. Il ajoute que « par principe d’éthique personnelle, et parce que Génération·s doit être exemplaire en la matière », il se met en congé de toute représentation du mouvement « avec effet immédiat et tout le temps que l’enquête exigera ».
Génération·s, qui a déjà été confronté à ce type d’affaire, a mis en place une procédure qui prend en compte la parole des victimes et suspend du mouvement les personnes accusées le temps de l’enquête. En janvier 2018, Gilbert Cuzou (ex-PS), conseiller régional d’Ile-de-France et membre de l’équipe présidentielle de Benoît Hamon, avait été mis en examen pour viol et agressions sexuelles en janvier 2018, après les plaintes de cinq militantes du PS. Il avait été exclu du mouvement.
Sur le fil Facebook du porte-parole, les réactions de ses amis n’ont pas tardé, se déchirant sur l’attitude à tenir. Beaucoup ont pris la défense de leur camarade en s’interrogeant sur le timing de cette plainte à quelques semaines de l’élection européenne. Génération·s a appelé ses militants à la retenue : « Si les camarades pouvaient s’abstenir de verser dans le complotisme dans leurs commentaires, ce ne serait pas plus mal ».