Arjowiggins Papiers Couchés placé en liquidation judiciaire, 800 salariés menacés dans la Sarthe
Arjowiggins Papiers Couchés placé en liquidation judiciaire, 800 salariés menacés dans la Sarthe
Le Monde.fr avec AFP
L’avocat des salariés estime que voir autant d’emplois menacés dans une même zone géographique est « inédit ».
Devant l’usine Arjowiggins de Bessé-sur-Braye, le 27 mars. / JEAN-FRANCOIS MONIER / AFP
Le tribunal de commerce de Nanterre a prononcé vendredi 29 mars la liquidation judiciaire d’Arjowiggins Papiers Couchés et la cession partielle d’une autre usine, ce qui menace 800 salariés pour ces deux sites de la Sarthe, a annoncé à l’Agence France-Presse (AFP) l’avocat des salariés, Thomas Hollande.
Les sites touchés sont ceux de Bessé-sur-Braye (Sarthe), qui emploie 580 personnes, et du Bourray, près du Mans (270 emplois). « C’est une catastrophe pour le département de la Sarthe », a-t-il déclaré, faisant part de sa « colère » vis-à-vis de l’État.
« Il y a 800 salariés touchés directement, sans compter les emplois indirects. Il y a eu des liquidations qui ont touché autant de salariés, mais autant dans un même département et une même zone géographique, c’est vraiment inédit. »
Pour Bessé-sur-Braye, « c’est la liquidation judiciaire sans poursuite d’activité », a expliqué l’avocat. Pour le site du Bourray, à Saint-Mars-la-Brière, près du Mans, « c’est une cession partielle (…) avec le licenciement de plus de 150 salariés », a ajouté Me Hollande. Quant à la troisième société de Greenfield, à Château-Thierry (Aisne, 75 salariés), elle est entièrement reprise.
« C’est plié »
« La première réaction, c’est la colère face à l’Etat, à la BPI (Banque publique d’investissement, ndlr) et aux dirigeants du groupe, qui sont responsables de cette situation alors qu’il y avait un projet de reprise viable proposé et qu’ils ont refusé de le financer intégralement », a estimé Me Hollande.
Abraham Philippe, représentant CGT à Bessé-sur-Braye, a raconté à l’AFP : « Notre directeur (de site) a pris la parole ce matin. Il n’y a pas d’issue, pas d’investisseur privé, c’est fini. On s’y attendait, mais là, c’est cuit. C’est plié, plus personne n’y croit. »
« On se réunit, on est tous ensemble. Je pense qu’on va bloquer l’usine pour préserver les machines, l’outil de travail et le stock. Y a plus qu’à chercher du boulot… »
« C’est une décision difficile pour le territoire (…). Malheureusement, les financements privés nécessaires pour équilibrer l’offre n’ont pu être réunis », a réagi le ministère de l’économie dans un communiqué.
Les trois usines, qui appartenaient au groupe Sequana, ont été placées en redressement judiciaire le 8 janvier. Bpifrance est actionnaire de Sequana à hauteur de 15,4 % du capital et détient 17,2 % des droits de vote.