Des familles entières, des nourrissons, des touristes : les victimes du massacre au Sri Lanka
Des familles entières, des nourrissons, des touristes : les victimes du massacre au Sri Lanka
Le dernier bilan des attentats coordonnés est de 359 morts. La grande majorité des victimes sont sri-lankaises, et leurs identités ne sont pas encore connues.
Attentats au Sri Lanka : le résumé des événements
Durée : 03:06
Un bilan effroyable. Selon le dernier recensement de la police, 359 hommes, femmes et enfants ont été tués au Sri Lanka, dans la série d’attaques qui a visé, durant le week-end de Pâques, la communauté chrétienne ainsi que les touristes.
Des explosions ont eu lieu dans trois églises : dans la capitale Colombo, à Negombo (à une trentaine de kilomètres au nord de la ville) et à Batticaloa, sur la côte orientale du pays. Des attaques ont par ailleurs visé des voyageurs dans trois hôtels de luxe de la capitale, le Shangri-La, le Cinnamon Grand Hotel et le Kingsbury.
Le point – non exhaustif – sur les victimes de ces attaques revendiquées par l’organisation Etat islamique.
Les Sri-Lankais les plus touchés
La grande majorité des victimes étaient sri-lankaises. Selon l’agence Associated Press (AP), leurs identités ont été difficiles à recenser, notamment parce que les autorités ont bloqué les réseaux sociaux après les attaques.
Des femmes, des enfants et des familles entières qui fêtaient Pâques ont été tués dans les attentats contre les églises. Parmi eux : Berlington Joseph Gomez, 33 ans, son épouse, Chandrika Arumugam, 31 ans, et leurs trois fils Bevon, 9 ans, Clavon, 6 ans, et Avon, 11 mois, sont morts dans l’attaque contre l’église Saint-Antoine de Colombo ; une autre famille, composée de K. Pirathap, 38 ans, Anashdi, 35 ans, et de leurs deux filles, Antinaa, 7 ans, et Abriyaana, 1 an, a été tuée au même endroit.
Trois minutes de silence ont été observées mardi 23 avril, en hommage aux victimes . Ici devant l’église Saint-Antoine de Colombo, frappée par une attaque. / DINUKA LIYANAWATTE / REUTERS
Sneha Savindi, 12 ans, fait, elle, partie des nombreuses victimes de l’attaque contre l’église Saint-Sébastien de Negombo (au moins 110 morts). Parmi elles, figure également un charpentier, Dileep Roshan, 37 ans, qui laisse derrière lui une épouse et une fille, et dont le frère s’est interrogé auprès d’AP : « Elles ne vont pas pouvoir faire grand-chose, maintenant qu’il n’est plus là. La vraie question, c’est de savoir ce qu’il va advenir d’elles. » Herman Peiris, un autre habitant de Negombo, a aussi déploré auprès d’AP la perte de deux sœurs, Celine et Elizabeth, très impliquées dans la vie de l’église, et de deux nièces, dont l’une était sur le point de se marier.
A Batticaloa, sur la côte orientale du Sri Lanka, Ramesh Raju a empêché un homme d’entrer dans l’église Zion pendant la messe, parce qu’il avait un grand sac à dos, rapporte la BBC. Le kamikaze s’est finalement fait exploser à l’extérieur, tuant M. Raju et plusieurs autres personnes, dont treize mineurs. Parmi eux, figurent Sharon Santhakumar, 12 ans, et sa sœur, Sarah Santhakumar, 11 ans.
Trois policiers sri-lankais ont par ailleurs été tués dimanche à Orugodawatta, dans le nord de la capitale Colombo, quand un kamikaze s’est fait exploser lors d’une opération policière.
Les employés des grands hôtels visés figurent également parmi les plus touchés : quatre travaillaient au Shangri-La, dans la capitale, cinq au Cinnamon Grand Hotel, à Colombo également. « C’était une matinée chargée, a commenté un porte-parole de l’hôtel à la BBC. Nous étions dimanche matin, pendant le petit déjeuner, c’est un des moments les plus animés. »
Des dizaines d’étrangers
De nombreux étrangers de dizaines de nationalités différentes ont également été tués. Les ambassades de leurs pays respectifs ont fait état de leur disparition, sans toujours donner de détails sur leur identité ou les raisons de leur séjour au Sri Lanka.
Contrairement à ce qu’avaient annoncé les autorités sri-lankaises dans un premier temps, aucun Français n’a été tué dans les attentats.
Les touristes figurent parmi les principales victimes étrangères. Comme les sept membres du parti Janata Dal Secular (JDS), originaires de l’Etat de Karnataka, dans le sud de l’Inde, morts dans l’attentat contre l’hôtel Shangri-La, où ils étaient en vacances. Ou une famille de Britanniques vivant à Singapour, en vacances à Colombo.
La Néerlandaise Monique Allen, 54 ans, est morte au Cinnamon Grand Hotel, où elle se trouvait en vacances avec son mari et ses trois fils. Deux autres Néerlandaises sont mortes au même endroit : une femme de 48 ans et sa fille de 12 ans.
Trois des quatre enfants du milliardaire danois Anders Holch Povlsen, propriétaire du groupe de prêt-à-porter Bestseller et principal actionnaire de l’enseigne en ligne ASOS, ont par ailleurs été tués dans les attentats, a annoncé un porte-parole du groupe. D’après la presse danoise, ils font partie des victimes tuées à l’hôtel Shangri-La.
Le Portugais Rui Lucas, 31 ans, a été tué dans l’hôtel Kingsbury. Selon le site Jornal de Noticias, il se trouvait à Colombo avec son épouse, en voyage de noces – le couple s’était marié la semaine précédente. La femme est, elle, indemne.
Enterrement de victimes des attentats de dimanche à Negombo, le 24 avril. / Gemunu Amarasinghe / AP
Les victimes étrangères étaient aussi des expatriés ou des personnes en déplacement professionnel dans le pays. A l’image de l’Américain Dieter Kowalski, 40 ans, mort dans l’attaque contre le Cinnamon Grand Hotel. M. Kowalski, qui dirigeait les services techniques du groupe Pearson, une société britannique qui édite des ouvrages éducatifs, était au Sri Lanka en voyage professionnel. Il vivait à Denver, dans le Colorado.
Un couple d’Espagnols originaires de Galice a été tué dans l’hôtel Kingsbury, à Colombo. Selon El Pais, Alberto Chaves Gómez, 31 ans, travaillait en Inde pour une société d’exportation de produits maritimes. Sa petite amie, Maria Gonzalez Vicente, 32 ans, était venue le rejoindre pour quelques jours à Colombo.
Manik Suriaaratchi et sa fille Alexandria, 10 ans, ont été tuées dans l’attentat contre l’église Saint-Sébastien de Negombo. Mme Suriaaratchi avait vécu à Melbourne avec son époux, Sudesh Kolonne, avant que le couple s’installe au Sri Lanka en 2014. M. Kolonne, qui assistait à la messe avec sa femme et sa fille, a survécu. « J’ai entendu un bruit énorme, j’ai bondi dans l’église et j’ai vu que ma femme et ma fille étaient au sol. J’ai vu ma fille par terre, j’ai essayé de la soulever, mais elle était déjà morte. Puis, exactement pareil… ma femme était à côté », a-t-il raconté à ABC.
Selon le journal Asahi Shinbun, Kaori Takahashi, 39 ans, a été tuée au Shangri-La, où elle se trouvait avec son mari et ses deux enfants. Elle vivait au Sri Lanka depuis 2015.
L’hôtel Kingsbury, à Colombo, le 22 avril, au lendemain de l’attaque qui a visé son restaurant. / JEWEL SAMAD / AFP
A ce jour, quarante victimes étrangères de treize nationalités différentes ont été recensées :
- Dix Indiens.
- Huit Britanniques.
- Quatre Américains.
- Trois Danois.
- Trois Néerlandaises.
- Deux Turcs.
- Deux Espagnols.
- Deux Australiennes.
- Deux Suisses.
- Un Portugais.
- Un Bangladais.
- Une Japonaise.
- Un Chinois.