La mortalité routière atteint son plus bas historique en 2018
La mortalité routière atteint son plus bas historique en 2018
Le Monde.fr avec AFP
Avec 3 488 personnes tuées (– 5,3 %), 2018 est l’année « la moins meurtrière sur nos routes de l’histoire de la Sécurité routière », selon le Délégué interministériel à la sécurité routière.
La mortalité routière a reculé de 5,3 % en France en 2018, avec 3 488 personnes tuées, selon un bilan définitif présenté, mercredi 29 mai, par la Sécurité routière, confirmant le plus bas « historique » annoncé en janvier.
« 2018 est, pour l’instant, l’année la moins meurtrière sur nos routes de l’histoire de la Sécurité routière », s’est félicité le délégué interministériel à la sécurité routière, Emmanuel Barbe, lors d’une conférence de presse à l’hôpital de Garches (Hauts-de-Seine). « Ce chiffre fait plaisir, car à la fin, cela veut dire beaucoup moins de douleur », a ajouté M. Barbe, qui devait ensuite rencontrer des accidentés de la route.
Les 80 km/h, une mesure saluée
Le bilan est d’autant plus satisfaisant, selon la Sécurité routière, que le trafic routier a crû d’au moins 7 % depuis 2013, année du précédent « record ». Ces bons résultats, basés sur des données consolidées, s’expliquent notamment, selon la Sécurité routière, par l’abaissement de 90 km/h à 80 km/h de la limitation de vitesse sur 400 000 kilomètres de routes secondaires.
Cette mesure, entrée en vigueur au 1er juillet, a permis de sauver 127 vies sur les six derniers mois de 2018, estime la Sécurité routière, qui regrette un « décrochage en novembre et décembre », imputé à la dégradation des radars dans le cadre de la crise des « gilets jaunes ».
« 127, c’est un chiffre considérable. Imaginez un événement qui aurait produit 127 morts en même temps », a commenté Emmanuel Barbe, soulignant « les effets absolument tangibles » du 80 km/h. L’objectif annoncé par le gouvernement était de sauver « jusqu’à 400 vies par an ».
62 % des accidents mortels hors agglomération
Vivement contestée par des associations d’automobilistes et motards, ainsi que par certains élus, la mesure est considérée comme l’un des détonateurs du mouvement social.
Jusqu’alors inflexible, le premier ministre, Edouard Philippe, ardent défenseur du 80 km/h, a ouvert la voie mi-mai à des dérogations locales.
Ainsi, à partir de lundi, le projet de loi d’orientation des mobilités (LOM) sera examiné en première lecture à l’Assemblée nationale, avec un amendement permettant aux présidents de conseils départementaux de relever la vitesse maximale autorisée à 90 km/h sur certains axes qu’ils gèrent.
Dans son bilan, la Sécurité routière souligne qu’en 2018, 62 % des accidents mortels en métropole ont eu lieu hors agglomération, « un pourcentage parmi les plus élevés d’Europe ». Elle ajoute que 90 % de ces accidents se déroulent sur les axes à double sens sans séparateur central, visés par le 80 km/h, et rappelle que la vitesse excessive est la première cause de mortalité sur les routes de France.